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Climat: +7°C en 2100? Nouvelles projections scientifiques très alarmantes

Des scientifiques français ont tiré mardi la sonnette d’alarme en présentant de nouveaux modèles climatiques qui annoncent un réchauffement de la planète bien plus important que prévu jusqu’à maintenant.

17 sept. 2019, 21:15
La canicule de 2003 deviendrait la norme dès les années 2050. Sur cette photo, le lac de Sihl, dans le canton de Schwytz, en 2011.

Le réchauffement climatique s’annonce plus prononcé que prévu, le scénario du pire prévoyant +7°C en 2100, ont averti mardi des scientifiques français. Ceux-ci ont présenté de nouveaux modèles climatiques très alarmants, qui serviront de base pour le GIEC.

Les experts climat de l’ONU dévoileront en 2021 leur nouveau rapport d’évaluation sur l’évolution du climat, le sixième depuis 1990.

Une centaine de chercheurs et d’ingénieurs français ont travaillé à élaborer deux modèles climatiques qui viendront alimenter ces travaux. Ces modèles ont ensuite été soumis à plusieurs scénarios socio-économiques.

Dans le scénario le plus pessimiste, basé sur une croissance économique rapide alimentée par les énergies fossiles, la hausse de la température moyenne mondiale atteint 6,5 à 7°C en 2100. Dans le dernier rapport du GIEC de 2014, le pire scénario prévoyait +4,8°C par rapport à la période préindustrielle.

 

 

La canicule 2003 sera la norme

Qu’est-ce que cela signifierait pour les sociétés humaines? En France, les multiplications des vagues de chaleur sont un bon exemple, ont répondu les scientifiques lors d’une conférence de presse. La canicule de 2003, qui avait tué 15’000 personnes dans l’Hexagone, deviendrait la norme dès les années 2050.

Ceci s’accompagnerait de «sécheresses beaucoup plus longues», «à partir de 2070 une Garonne à sec pendant quelques mois», «des pratiques agricoles fortement remises en cause», «des feux de forêt qui se multiplient dans des régions où aujourd’hui ils ne sont pas trop fréquents», a énuméré David Salas y Mélia, chercheur climatologue et responsable climat au centre de recherche CNRM (Météo-France-CNRS).

Diminution et captation du CO2

Les scientifiques ont aussi soumis leurs modèles climatiques à d’autres scénarios. Le plus optimiste, basé sur une forte coopération internationale et la priorité donnée au développement durable, permettrait «tout juste» de rester sous l’objectif de 2°C de réchauffement et «au prix d’un dépassement temporaire de l’objectif de 2°C au cours du siècle».

Ce scénario implique la diminution immédiate des émissions de CO2, la neutralité carbone à l’échelle du globe en 2060 et une captation de CO2 atmosphérique de l’ordre de 10 à 15 milliards de tonnes par an en 2100, ce qui est techniquement incertain.

 

 

Sommet lundi

L’Accord de Paris sur le climat de 2015 prévoit de limiter le réchauffement bien au-dessous de 2°C, voire 1,5°C. Le monde n’en prend pas le chemin, puisque les engagements pris jusqu’à présent par les Etats entraîneraient un réchauffement de 3°C. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a d’ailleurs convoqué un sommet lundi à New York pour appeler les dirigeants mondiaux à rehausser leurs ambitions.

Banquise condamnée

D’autres modèles étrangers déjà rendus publics, sur lesquels s’appuiera aussi le GIEC, vont également dans le sens d’un réchauffement accentué.

«Cela pourrait s’expliquer par une réaction plus forte du climat à l’augmentation des gaz à effet de serre anthropique que dans les simulations de 2012. Mais les raisons de cette sensibilité accrue et le degré de confiance à y apporter restent à évaluer», selon la présentation.

Grâce à cette échelle plus fine, les chercheurs ont mieux modélisé les conséquences du réchauffement climatique en Europe de l’Ouest pour les vagues de chaleur, mais aussi sur l’évolution de la banquise en Arctique, qui pourrait disparaître ou quasiment disparaître l’été à la fin du siècle.

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