Rachel Richterich
Près de 30 degrés déjà, à pas tout à fait 10 heures. Passé les voies de chemin de fer, sur la gauche, au bord du chemin goudronné qui mène à l’entrée du festival, un panneau: Paléo Gobelets & Cie. C’est par là. Suivez les lourdes basses d’un rap américain qui crache à plein tube. Devant le hangar, quelques jeunes, les yeux un peu collés, attendent le prochain camion. Tablier noué, ils devront décharger sur des chariots les sept palettes de dix caisses bleues, remplies de gobelets usagés – 70 000 unités par chargement. «Tu peux y aller!»
A l’intérieur, des effluves de bière éventée et d’eau de vaisselle couvrent la saveur du café matinal encore accrochée au palais. Claire, responsable du lavage, garde un œil sur ses bénévoles, des dizaines de jeunes à pied d’œuvre depuis l’aube, au rythme du hip-hop assourdissant. Une fourmilière parfaitement organisée en deux...