DE MADRID
Résistant exemplaire, communiste, écrivain immense, ministre talentueux, Jorge Semprun est un superlatif avant d'être un auteur. Et de surcroît, un maître en matière de fusion littéraire franco-espagnole. A Madrid, un soir parmi tant d'autres, dans son bar de prédilection, il campera les personnages de «La Montagne Blanche» avec style et cruauté, à sa façon donc, qui est un peu celle de sa ville, de ce Madrid de peinture et de chaleurs dont il est le guide inimitable (Lire à ce sujet «Le Madrid de Jorge Semprun», signé de Gérard de Cortanze).
«Nadine écrivait des cartes postales, attaque Semprun. «C'est une chose qu'il avait déjà vu faire à toutes sortes de jeunes femmes, dans toutes sortes d'endroits. On les emmène à Venise, à Lisbonne, à Amsterdam, dans les villes en somme où l'on pourrait tout aussi bien aller seul, puisqu'elles suffisent à votre bonheur (les villes, s'entend). On les...