Ses petits yeux trahissent un décalage horaire mal digéré quelques heures après son retour de l’Alaska. Mais en ce mercredi matin, Yann Rausis, skis en main et chaussures de ski aux pieds, n’a qu’une envie: rider au plus vite sur les hauts de Verbier. Non pas pour parfaire son bronzage masqué du visage, mais pour évaluer les conditions sur le Bec des Rosses qu’il dévalera pour la première fois en compétition demain ou en début de semaine prochaine. Sur la mythique face nord bagnarde, l’Orserain skiera sur les traces des riders de légende comme Kaj Zackrisson, triple vainqueur de l’Xtreme, ou de Candide Thovex qu’il admirait adolescent et dont il tentait de reproduire les figures dans la poudreuse de La Fouly après les avoir vus sur l’internet.
Le run de Yann Rausis lors de la dernière épreuve à Haines en Alaska:
Le freeride était une vocation innée pour Yann Rausis qui se trouvait à bonne école. S’il a chaussé sa première paire de skis à deux ans et parfait ensuite sa technique au sein du ski-club Champex-Ferret, c’est à 13 ans qu’il s’initie aux plaisirs de la liberté et à la peau de phoque en montagne avec son père guide. «A ce stade-là, ce n’était pas du freeride, mais la découverte de la nature.» Il s’éprend rapidement des grands espaces, lui qui ne prenait déjà plus de plaisir sur les pistes balisées. «En hors-piste, il y a moins ce côté restreint, trop discipliné. C’était la grande liberté, des possibilités infinies.»
Retrouvez le portrait complet de Yann Rausis dans les éditions papier et numérique du samedi 1er avril 2017.