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Les fêtes doivent rester belles

Les bitures peuvent constituer des risques graves pour la santé.

20 déc. 2012, 00:01
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Il est des plaisirs qu'il faut savoir consommer avec modération. LDD

L'adolescente titube. Autour d'elle des centaines de personnes indifférentes profitent de la fête. Une musique assourdissante, des cris, des gens qui se bousculent un verre ou une canette à la main... tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Soudain la gamine perd connaissance et s'effondre, victime d'un abus d'alcool. Un quidam préviendra le 144 pour venir au secours de la jeune fille.

Pour limiter ce type de scène qui peut se répéter à chaque manifestation publique d'envergure Addiction-Valais intervient avec ses partenaires pour garantir la sécurité de ceux qui choisissent de "faire la fête".

L'Organisation cantonale valaisanne des secours (OCVS) qui qui gère la Centrale 144 est un de ceux qui font partie du programme Label Fiesta. Avec à la clé des mesures que le Dr Jean-Pierre Délarzes directeur médical de l'OCVS détaille.

"Lors des fêtes qui a recours aux services du 144? Une quantité de personnes, surtout des jeunes suite à une consommation excessive d'alcool, victimes de boissons souvent à base de mélanges. Ils finissent dans le caniveau, vomissent et s'étouffent. Parfois l'issue peut être fatale. L'idée de Label Fiesta et de l'OCVS c'est un soutien dans la constitution de structures sanitaires pour aider les personnes à risques."

Mais concrètement il peut s'avérer difficile d'intervenir lorsque des centaines de personnes se rassemblent, boivent parfois sans retenue et laissent tomber les inhibitions.

"Certaines des grandes manifestations organisées en Valais sont de notre point de vue à risque, d'autres moins.

Les fêtes de Noël, la Saint-Syl vestre, le carnaval, et toutes les fêtes comme les rassemblements spontanés peuvent être le théâtre de concours à savoir qui roulera le plus vite sous la table. Les jeunes n'ont pas l'habitude de boire et les risques encourus sont sérieux."

Risque pour la santé mais aussi danger d'engorger inutilement les services d'urgence des hôpitaux du canton.

 

UNE VALEUR AJOUT E E

 

"Le Label Fiesta est une valeur ajoutée. Il faut des médecins et des ambulanciers pour secourir les personnes comateuses ou subcomateuses. Il y a peu d'ambulances en service aux moments critiques et il ne faut pas les mobiliser pour des cas qui peuvent être secourus sur places."

On voit dans certains carnavals dès 2 heures du matin, un barman qui demande une ambulance pour prendre en charge un jeune en train de vomir. Une personne qui souvent se trouve au milieu d'une foule compacte, dans un endroit difficile d'accès.

"Mobiliser un véhicule fait courir le risque de se trouver sans ambulances pour d'autres interventions. Il faut les garder pour les urgences qui en ont vraiment besoin. En moyenne sur 6 transports il n'y en a peut-être que 2 qui sont justifiés."

Alors que faire? "Il faut "décuiter" les personnes inconscientes, les extraire de l'ambiance de la fête. On peut organiser des cellules de dégrisement dans des locaux chauffés en hiver, et bien éclairés, situés un peu à part du coeur de l'événement. Sous surveillance médicale, la personne est observée en fonction de son état et on décide si elle doit être hospitalisée ou si elle peut rester là."

La situation se péjore car de plus en plus d'adolescents boivent à seule fin de se saouler. Les conséquences peuvent se révéler catastrophiques: dégradation de l'espace public, nuisances sonores, banalisation de la consommation d'alcool, comas éthyliques, accidents de la route, risques de viol...

"Il y a certainement des décès en Suisse romande chaque année dus à des chutes sur la tête. Les personnes perdent connaissance et meurent sur place suite à des traumatismes très graves, quand ce n'est pas à la suite d'étouffement ou en hiver d'hypothermie."

Des changements d'habitude sociale, l'influence des apéros géants spontanés, les bottelons venus d'Espagne où l'on achète des bouteilles d'alcool mélangées au moment de la consommation expliquent notamment la situation "C'est un phénomène de société. Les jeunes entre 14 et 19 ans au lieu de boire de la bière ou du vin qui permettent de sentir venir l'ivresse consomment des boissons fortes par exemple à base de vodka. Des produits sucrés qui font qu'on ne s'aperçoit pas tout de suite du glissement mais qui au bout d'un moment aboutissent à un coma."

LA RIPOSTE

Label Fiesta permet au moins de s'assurer de l'âge des consommateurs

"C'est déjà un premier pas car on peut confirmer que les jeunes prennent des risques importants d'autant plus qu'ils sont vulnérables. En plus de l'alcool, certaines substances sont parfois mises dans le verre des consommateurs à leur insu..."

La station de Verbier, où le passage vers l'an nouveau donne lieu à un gigantesque rendez-vous, les responsables ont choisi de promouvoir une structure sanitaire qui depuis 10 ans a démontré son utilité. Un cabinet médical et deux médecins - qui peuvent pratiquer jusqu'à de la petite chirurgie - assistés d'ambulanciers sont de permanence. Ils font le tour du rassemblement pour secourir les fêtards qui en auraient besoin. "Il faudrait s'inspirer de ce modèle qui a fait ses preuves."

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