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Jean Blanchard: le "Mac Gyver" du sauvetage en Valais

Jean Blanchard, médecin secouriste en montagne depuis bientôt trente ans partage son expérience du milieu alpin et sa passion pour ce métier.

14 déc. 2012, 14:55
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Ses collègues le surnomment «Mac Gyver». Jean Blanchard, médecin secouriste au sein du  GRIMM (Groupe Romand d’Intervention Médicale en Montagne), à l’instar du héros de série télévisée, n’est jamais à court d’idées en matière de technique de survie. Des conseils qui peuvent s’avérer très utiles au vu du week-end a risque qui s’annonce, selon le responsable de Météorisk, Robert Bolognesi. Comme allumer un feu avec un stick pour les lèvres, de la ouate et un briquet sans gaz par exemple. «Ça marche même sous la pluie. Les produits hydratants pour les lèvres contiennent de la vaseline, et la vaseline c’est du pétrole solidifié. Donc à la moindre étincelle ça brule. Et surtout, ça brûle longtemps», explique d’emblée le médecin.

Ce Français, originaire des Hautes-Alpes, en connait un rayon. En mars 2013, voilà trente ans qu’il pratiquera  la médecine du sauvetage en montagne. Après avoir officié pendant vingt-cinq en France, il rejoint, il y a cinq ans, l’équipe du GRIMM, la branche médicale d’Air-Glaciers, à Collombey et à Sion. Mais malgré son expérience, certains comportements de randonneurs continuent de le surprendre.

Des conseils pratiques

«Quand j’apprends qu’aucune des trois personnes ensevelies dans l’avalanche de Verbier dimanche dernier ne possédait un D.V.A. (détecteur de victime d’avalanche), ça m’agace. Surtout avec tous les messages de prévention et les prévisions qui ont été diffusées», s’insurge le médecin. Pour ce dernier, à partir du moment où un individu quitte la piste, il doit se munir d’un D.V.A., d’une pelle et d’une sonde. «Du coup, il faut s’équiper d’un sac. Et à l’intérieur il est toujours de bon ton d’y oublier volontairement quelques barres énergétiques, une micro-frontale et de l’eau.»

Il faut donc un bon équipement que l’on utilise de manière appropriée. «En trente ans de carrière, j’ai observé une quantité de gens partir avec du matériel pourri. Entre celui qui sème des objets tous les cent mètres, celui qu’on retrouve presque aveugle parce qu’il n’avait pas ses lunettes ou encore celui avec du matériel anti-diluvien qui pèse une tonne, on a l’embarras du choix.» Et des erreurs fatales, il en a vu beaucoup malheureusement.

«J’ai déjà retrouvé des alpinistes morts congelés avec des sacs à dos remplis de matériel et de nourriture qui leur auraient permis de survivre.» Il est donc primordial de se protéger des éléments comme la pluie, le vent et le froid. «J’ai toujours un sac poubelle de 60 litres avec moi. J’y perce des trous pour le porter comme une chasuble. Ça me sert de coupe-vent», explique Jean Blanchard.

Mais pour cet amoureux de la nature, le premier geste de survie reste l’apprentissage. Car même si les bulletins d’avalanche de Météo Suisse sont très complets, encore faut-il savoir les interpréter correctement. «Il ne faut pas hésiter à suivre les cours d’avalanche proposés par les stations de ski. Ils sont souvent gratuits et destinés aux jeunes.»

Retrouvez l'intégralité de cet article dans notre édition papier du Nouvelliste de ce samedi.

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