Nicolas Sarkozy joue une partie de son avenir politique avec la grève des transports en commun et celle annoncée de la fonction publique. Il met en tout cas dans la balance sa crédibilité. S'il plie ou recule trop sur les régimes spéciaux de retraite, il trahira ses promesses préélectorales. Et il décevra la majorité de la rue pour qui la grève doit d'ailleurs s'arrêter là où commence le service public.
Pour l'instant, l'habile président négocie avec des syndicats majoritairement de gauche qui usent de la grève comme d'une arme du XIXe siècle. Sarko a bien un modèle, c'est Margaret Thatcher, élue comme lui sur la promesse de réformes profondes, qui avait limité le droit de grève et rendu illégales les grèves de solidarité. Mais le parallèle s'arrête là. La France socialement pétrifiée n'est pas la Grande-Bretagne pragmatique et Sarko ne pourra pas faire plier les syndicats après 51 semaines comme...