L’arnaque semble connue, mais elle continue de faire des victimes en Valais. Trois Valaisans ont perdu ces derniers mois des sommes colossales en se laissant avoir par une escroquerie aux sentiments.
La police cantonale évoque dans un communiqué trois affaires qui ont débouché sur les pertes de, respectivement, 400 000, 118 000 et 90 000 francs.
Une arnaque bien rodée
Le mode opératoire pour ce genre d’arnaques est raconté par la police: «Après avoir fait connaissance sur des sites de rencontres, les victimes sont rapidement séduites et mises en confiance. Au profit de fallacieux prétextes (héritages, soins médicaux, taxes diverses, etc.), les auteurs parviennent à se faire verser des montants sur des comptes bancaires ou à faire acheter des cartes de recharge pour cartes de crédit.»
Décrit en quelques mots, il semble impossible de tomber dans un tel panneau. En réalité, les escrocs s’adressent à des personnes qui sont à la recherche de l’amour et qui ont souvent eu de nombreuses relations virtuelles. «Les escrocs prennent du temps pour établir une relation approfondie», explique Stève Léger, porte-parole de la police cantonale. Les liens tissés virtuellement sont si étroits que «les victimes tombent de haut lorsqu’elles se rendent compte de la situation».
La demande d’argent peut intervenir au dernier moment, lorsque le voyage pour venir en Valais à la rencontre de l’être aimé semble se concrétiser après des semaines de discussions. «Il y a alors une erreur sur le billet d’avion, une maman qui vient de tomber malade et pour qui il faut avancer les frais d’hospitalisation si on ne veut pas la laisser mourir. Il peut aussi y avoir des douaniers qui demandent de l’argent pour laisser franchir la frontière. La liste des excuses qui s’accumulent est longue», précise Stève Léger. A ce moment-là, la victime, qui se réjouit de la rencontre réelle, est «prête» à tomber dans le panneau.
La police cantonale recommande de ne pas verser d’argent lors de rencontres virtuelles et de couper les contacts dès que la relation devient financière. «Les vraies histoires d’amour ne commencent pas avec de l’argent», résume Stève Léger.
De l’argent difficile à récupérer
«En règle générale, les escrocs vivent très loin d’ici», indique le porte-parole de la police cantonale. Il est donc difficile de remonter jusqu’à eux et d’engager une procédure pour récupérer les sommes perdues.
Malgré le sentiment de honte qu’une victime peut éprouver, malgré la difficulté de réussir à faire tomber l’arnaqueur, la police cantonale recommande de dénoncer ces affaires. «Nous ne jugeons pas les victimes, nous sommes là pour traquer les criminels», rappelle Stève Léger.
En mettant en parallèle plusieurs affaires, la police et la justice peuvent plus facilement intervenir, même à l’étranger.