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Voici venue l'heure de comptes après la votation du 9 février

Tous les membres du Conseil national reconnaissent qu'après la votation du 9 février sur l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse, la donne a changé. Des explications sur la nouvelle stratégie sont demandées au Conseil fédéral.

04 mars 2014, 12:16
Face aux critiques duz Conseil national après le vote du 9 février, le ministre des affaires étrangères Didier Burkhalter a rappelé l'influence de la politique étrangère sur la politique intérieure de la Suisse.

L'examen des deux rapports de politique extérieure 2013 a donné lieu mardi à des critiques acerbes au Conseil national après l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse. Tout le monde reconnaît que la donne a changé et exige une nouvelle stratégie du Conseil fédéral, dépassant les perspectives élaborées l'an dernier.

Le gouvernement n'a pas pris la mesure du mécontentement de la population, a déclaré Francine John-Calame (Verts/NE). Il ne s'agissait pas d'un vote contre les étrangers. C'est davantage la peur d'être largué, de ne plus pouvoir payer des loyers en hausse avec des salaires qui stagnent, qui a été déterminante, a relevé Jacqueline Fehr (PS/ZH).

Face aux critiques, le ministre des affaires étrangères Didier Burkhalter a rappelé l'influence de la politique étrangère sur la politique intérieure de la Suisse. Le Conseil fédéral ne reste pas non plus les bras croisés.

Décision avant Pâques

Une décision concernant l'extension de la libre-circulation des personnes à la Croatie devrait tomber avant Pâques, a précisé le président de la Confédération. Par ailleurs, les discussions sur les accords bilatéraux se poursuivent, même si elles ne trouveront pas forcément de conclusion immédiatement.

Le rapport de politique économique extérieure 2013 a également suscité des commentaires peu amènes. Si tous les partis se sont réjouis des bonnes performances de l'économie suisse l'an dernier, les perspectives apparaissent définitivement sous un jour nouveau.

"Depuis le 9 février, la situation a changé et les défis également", a relevé Andreas Aebi (UDC/BE) au nom de la commission. Le chapitre sur l'intégration de l'économie à l'UE devra être réécrit de fond en comble pour 2014, a résumé Christa Markwalder (PLR/BE).

Pas de fermeture sélective

La Suisse se dirige vers une nouvelle forme de protectionnisme, mais elle ne peut pas se permettre une fermeture sélective, a martelé Eric Nussbaumer (PS/BL).

Si le gouvernement avait accompagné l'ouverture économique d'une véritable dimension sociétale, la population aurait mieux accepté la situation, a poursuivi le Bâlois. L'économie n'est pas seulement un terrain réservé aux entreprises mais doit intégrer la protection des droits sociaux, des droits humains et de l'environnement, selon plusieurs orateurs de gauche.

L'UDC a fustigé ces critiques. "La libre-circulation des marchandises ne saurait être assimilée à la libre-circulation des personnes. Un Etat social sans frontières n'est pas fiable", a affirmé Christoph Mörgeli (UDC/ZH). Son collègue tessinois Pierre Rusconi a rappelé le fiasco vécu par le Tessin.

Schneider-Ammann peu disert

Bombardé de questions sur la suite, le chef du Département fédéral de l'économie Johann Schneider-Ammann s'est contenté d'une réponse générale: "Nous allons élaborer une stratégie aussi vite que possible pour répondre à l'insécurité née du vote du 9 février sur les accords bilatéraux et l'accès au marché européen".

Le National a pris acte des deux rapports 2013. Il a également adopté deux accords de libre-échange entre l’AELE et la Bosnie-Herzégovine et un accord entre la Suisse et la Jamaïque sur les tarifs douaniers. Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.

 
 

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