Des milliers d’automobilistes ont vécu l’enfer au retour du week-end de l’Ascension au tunnel du Grand-Saint-Bernard dimanche dernier. Au pire moment de la journée, ils ont dû faire face à un bouchon de plus de cinq heures d’attente.

Dans l’après-midi, six heures ont ainsi été nécessaires pour effectuer les 40 kilomètres reliant la sortie d’Aoste à l’arrivée au tunnel italo-suisse. Alors qu’en période habituelle, il suffit de quarante-cinq minutes. «C’est le pire jour de l’année», reconnaît François Pignat, directeur du tunnel du Grand-Saint-Bernard SA.

En tout, 7300 véhicules ont passé par cet itinéraire pour rejoindre la Suisse dimanche. «Ce n’est pas le chiffre record, mais il figure parmi les plus élevés. La file a commencé à se former vers midi pour se terminer vers minuit-1 heure du matin.» Au même moment au Mont-Blanc et au Gothard, des bouchons se sont aussi formés, mais avec des temps d’attente respectifs de trois heures et demie et de deux heures maximum. Des chiffres qui sont donc loin des cinq heures d’attente pour les usagers du Grand-Saint-Bernard.

Pas de problème particulier

Comment l’expliquer, alors qu’il n’y a pas eu de problème particulier sur la route, comme des travaux, un accident ou des voitures en panne? «Il s’agit juste d’une concentration de trafic. Tout le monde s’est retrouvé sur la route en même temps», explique François Pignat. Qui a tout de même été surpris par l’ampleur du bouchon, même si le retour de l’Ascension reste un jour critique de l’année.

Au pire moment de la journée, il a fallu une heure pour effectuer un peu plus de 6 kilomètres. Photo: Le Nouvelliste

Des automobilistes ont fait savoir leur mécontentement auprès de la société du tunnel. «Nous avons reçu plusieurs mails de personnes qui se sont plaintes», reconnaît François Pignat. Ces conducteurs n’ont pas compris pourquoi la route bouchonnait autant. Certains ont incriminé la vitesse – jugée trop lente – des péages. «Nous étions cependant au maximum de nos possibilités. Les trois caisses étaient en fonction», affirme François Pignat.

Seuls 60 véhicules à la fois

L’ouverture de postes supplémentaires pour le paiement du tunnel ou la création d’une colonne uniquement pour les personnes détentrices d’un abonnement n’auraient servi à rien. «Nous sommes limités par le nombre de véhicules pouvant passer le tunnel en même temps pour des raisons de sécurité.»

Seules 60 voitures peuvent se trouver dans le tunnel. «Cela représente un véhicule tous les 100 mètres. Si ce chiffre est dépassé, les barrières se ferment automatiquement», précise le directeur. Les capacités étaient ainsi au maximum. «Nous allons regarder comment améliorer la situation pour un jour comme le retour de l’ascension, mais nous ne pouvons pas faire grand-chose de plus. Les automobilistes devraient planifier leur retour différemment.»

Peu d’informations étaient diffusées. Seul ce panneau numérique, pas très loin de la galerie, soulignait un «trafic intense» à 21 heures. Photo: Le Nouvelliste

Le col du Grand-Saint-Bernard, qui était encore fermé dimanche – il a rouvert ce mardi – n’aurait pas contribué à alléger de façon importante le trafic, estime encore François Pignat. «Le nombre de personnes empruntant le col reste marginal. Cela n’aurait pas permis de débloquer le bouchon. D’autant plus que l’entrée de la route pour le col est tout de même assez proche de celle du tunnel.»

Reste qu’il est difficilement compréhensible que le col n’ait été ouvert que 48 heures après ce retour noir de l’Ascension. «La sécurité des cantonniers et des usagers est le seul critère qui définit la date de l’ouverture du col. Les travaux durent de six à sept semaines et on ne peut pas préjuger de l’ouverture sur la base des quelques derniers jours du mois de mai», se défend Vincent Pellissier, chef du Service de la mobilité.

Il ajoute que, «pour tordre le cou à une rumeur persistante mais fausse, comme le canton du Valais est un petit actionnaire de la société du tunnel, il n’y a pas d’enjeu financier majeur à ne pas ouvrir le col au plus vite».

Vacances: le TCS s’attend à des départs record vers le Sud en voiture

Après deux années de pandémie, les Suisses ont à nouveau envie de voyager. Il faudra donc anticiper des bouchons et un trafic dense sur les routes menant au Sud, en particulier vers l’Italie, la France, l’Espagne et le Portugal.