Les séparatistes prorusses ont bombardé mardi les troupes ukrainiennes retranchées dans la petite ville de Debaltseve (25'000 habitants), dans l'est de l'Ukraine. La perspective d'un retrait des armes lourdes de la ligne de front s'éloigne.
L'accord trouvé jeudi dernier à Minsk lors d'un sommet des dirigeants russe, ukrainien, allemand et français prévoyait que le retrait débute ce mardi. Mais des obus d'artillerie tombaient toutes les cinq secondes sur Debaltseve, a constaté un journaliste de Reuters.
Les rebelles sont entrés dans cette ville stratégique, noeud ferroviaire et routier entre leurs deux bastions de Donetsk et Louhansk. Edouard Bassourine, l'un des commandants séparatistes, a déclaré que 80% de Debaltseve avaient été conquis et qu'une "opération de nettoyage" était en cours dans la ville.
Soldats faits prisonniers
Le ministère ukrainien de la Défense, à Kiev, a admis qu'une partie de la ville était aux mains des séparatistes et que des soldats avaient été faits prisonniers. Il a cependant démenti que le nombre de militaires capturés par la rébellion était de 300.
"Des combats de rue se poursuivent. Les rebelles attaquent la ville par groupes d'assaut, appuyés par l'artillerie et des véhicules blindés (...)", a-t-il indiqué dans un communiqué.
Mais les forces ukrainiennes ne reculent pas, selon leur porte-parole Andriy Lyssenko. Le bilan des affrontements dans les rangs de l'armée au cours des dernières 24 heures est de cinq morts et neuf blessés.
Gains territoriaux
La férocité des combats à Debaltseve renforce, à Kiev et en Occident, l'impression que les séparatistes et le président russe Vladimir Poutine veulent conforter les récents gains territoriaux des rebelles avant que les armes ne se taisent réellement.
"La Russie et les rebelles ne respectent pas les accords de Minsk 2", a déclaré à la presse le chef-adjoint de la présidence ukrainienne Valeri Tchaly. "Ils sont en train de détruire l'espoir de paix", a-t-il ajouté, évoquant une menace non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour l'Europe.
Après avoir connu des difficultés, les observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) devaient tenter d'atteindre Debaltseve dans l'après-midi, la chancelière allemande Angela Merkel ayant trouvé un accord avec les dirigeants russe et ukrainien pour leur garantir un libre accès dans l'est du pays.