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Svetlana Alexievitch, l’âme russe au scalpel

L’écrivain biélorusse remporte, à 67 ans, le prix Nobel de littérature. Son œuvre est un reflet des tragédies soviétiques, de la dictature stalinienne à Tchernobyl, en passant par l’Afghanistan.

12 oct. 2015, 23:19
/ Màj. le 13 oct. 2015 à 00:01
TO GO WITH AFP STORY BY OLGA NEDBAEVA

A picture taken in 2009 shows Belarus writer Svetlana Alexievich as she poses in Minsk. Writer Svetlana Alexievich, author of a book on Chernobyl, estimates that in the wake of the nuclear crisis in Japan the world has learned nothing 25 years after the Chernobyl disaster. AFP PHOTO / MARGARITA KABAKOVAalex RUSSIA-BELARUS-JAPAN-NUCLEAR

Chez elle, à Minsk, capitale de la Biélorussie, dans l’imposante barre d’immeubles où elle réside depuis des décennies, Svetlana Alexievitch, 67 ans, affirme être surveillée. Courrier ouvert, téléphone sur écoute, voisins qui disparaissent: qui a dit que la dictature soviétique était morte Quel danger représente donc cette petite femme ronde au regard malicieux?

Svetlana Alexievitch a écrit une poignée de livres en trente ans, mais sa prose, qui ne relève ni de la fiction, ni du journalisme, ni du travail d’historien mais des trois mélangés, est de la dynamite. Son arme, c’est son oreille. Depuis l’enfance, elle écoute les récits des femmes (tant d’hommes sont morts) et de cette grand-mère (l’autre a été assassinée par les nazis) qui a connu et la famine voulue par Staline en 1933 et la longue guerre contre les nazis. Des récits à donner des cauchemars.

Des conditions horribles

Dans sa Biélorussie, un habitant sur...

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