Service militaire obligatoire: ''un système performant'', selon Ueli Maurer

Les Suisses ne seraient plus en sécurité sans obligation de servir, a affirmé vendredi le président de la Confédération Ueli Maurer.

16 août 2013, 13:30
C'est le début d'une nouvelle vie pour 8500 recrues.

La fin du service militaire obligatoire mettrait gravement en péril la sécurité des Suisses. Pour le président de la Confédération Ueli Maurer, l'armée de volontaires proposée par l'initiative du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) pose trop de questions alors que le système actuel est très performant.

Venu vendredi lancer la campagne du gouvernement pour le scrutin du 22 septembre avec son chef de l'armée, le ministre de la défense n'a pas manqué de tresser des couronnes à l'institution. Un spot publicitaire a même été montré aux journalistes. "Je suis vraiment fier, l'armée suisse est adaptée aux besoins les plus modernes", a déclaré le conseiller fédéral.

Selon lui, les initiants évoquent une réalité qui n'existe plus. Les soldats sont vraiment motivés même s'il y aura toujours 10 personnes insatisfaites sur 150. Des volontaires ne le seront pas davantage. Et surtout, il n'est pas certain qu'il y en aura assez et que ce seront les bonnes personnes.

Seule la conscription garantit la qualité de l'armée. Celle-ci profite de la formation des appelés dans la vie civile et l'économie du perfectionnement acquis sous les drapeaux. "Quelle autre institution offre gratuitement la meilleure formation pratique à l'encadrement?", a renchéri André Blattmann. Et le chef de l'armée de vanter la "conception moderne" de l'institution à ce sujet.

Deux semaines de répétition

La communication avec l'économie doit être améliorée, a concédé le conseiller fédéral. Alors que la durée de la formation pour devenir officier a tendanciellement baissé, la compréhension de l'économie pour les absences correspondantes a aussi reculé. L'armée va donc cesser de raboter la longueur de la formation. La durée des cours de répétition devrait en revanche être ramenée de 3 à 2 semaines avec le développement de l'armée, a précisé M.Maurer.

Le service militaire obligatoire n'en reste pas moins le modèle le plus avantageux. L'armée coûte en chiffres nets environ 5,5 milliards de francs par an, un peu moins que l'impôt sur les véhicules à moteur, a cité le ministre de la défense.

Pas moins cher

C'est imbattable sur le plan international. Aucun autre pays n'a une armée de volontaires, et si la Suisse choisissait ce modèle, cela ne lui coûterait pas forcément moins cher.

Tout dépendra de sa taille. Le recrutement ne permettra plus d'assurer la cohésion du pays, car il n'apportera pas la diversité issue de la conscription. Faute de connaître la motivation des mercenaires, la population n'aura plus confiance dans l'armée.

Petite armée

Seule l'obligation de servir permet de mobiliser les effectifs nécessaires en 24 heures. Pourtant, avec 5000 personnes en cours de répétition à la fois, la Suisse a vraiment "une petite armée" et pas une armée de masse comme le prétendent les initiants, a relevé M.Blattmann.

Il n'y a pas eu d'évolution massive du recrutement. Entre 1991 et 2011, l'inaptitude au service militaire a passé de 15 à 19%. Environ 15% de soldats deviennent en outre inaptes en cours de service, mais cela reflète des problèmes sociaux, a noté M.Maurer.

Réformes à venir

Le refus de l'initiative ne mettrait pas un couvercle sur les réformes en cours, a promis le conseiller fédéral. Une commission fera des propositions sur l'avenir de l'obligation de servir après le scrutin.

L'idée n'est pas d'astreindre les femmes au service. Mais la perméabilité entre armée et protection civile sera examinée. Certains cantons de montagne manquent d'effectifs pour la protection civile alors que les villes en ont beaucoup. Une solution interrégionale pourrait régler le problème.