La sécurisation de la centrale nucléaire de Mühleberg (BE), réclamée par le Tribunal administratif fédéral pour la prolongation de son exploitation, coûtera plus cher que les 170 millions de francs budgétés. Les FMB ont besoin de six mois supplémentaires pour décider si ces mesures sont rentables.
L'évaluation de la rentabilité des projets de rééquipement de la centrale est désormais prévue pour fin 2013, indiquent lundi dans un communiqué les Forces motrices bernoises (FMB), qui exploitent Mühleberg. Le groupe d'électricité décidera donc à ce moment si ces mesures doivent être appliquées. Il a informé le canton de Berne et les autorités de surveillance de ce report.
En août, les FMB ont déposé auprès du Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) une demande de prolongation de l'activité de la centrale au-delà de juin 2013. Ils ont assorti cette requête d'un concept de maintenance d'un montant de 170 millions de francs.
Ce concept porte sur le manteau du coeur du réacteur, sur la sécurité sismique incluant les travaux au niveau du barrage de la centrale hydroélectrique de Mühleberg ainsi que sur la réalisation d'un système diversifié d'évacuation de la chaleur.
Décision du TF attendue
Avec cette démarche, les FMB veulent assurer l'exploitation sur le long terme de leur centrale en répondant aux exigences du Tribunal administratif fédéral (TAF). Cette instance avait annoncé en mars que l'autorisation d'exploitation de Mühleberg devait être limitée à fin juin 2013 pour des impératifs de sécurité. Les FMB a fait recours auprès du Tribunal fédéral (TF) contre ce jugement.
Interrogé par l'ats, le porte-parole des FMB Antonio Sommavilla n'a pas dit de combien les 170 millions de francs sont dépassés. Cette hausse des coûts découle des premières offres pour les systèmes qui doivent être installés. Il s'agit par exemple de six nouveaux ancrages de traction visant à stabiliser le manteau du réacteur, qui présente des fissures.
Les FMB expliquent aussi ce report par la situation juridique. C'est seulement une fois que le TF aura rendu sa décision, qu'ils sauront dans quel laps de temps ils devront prévoir les travaux de rééquipement.
Le groupe continue d'espérer poursuivre l'activité de la centrale jusqu'en 2022. Il prévoit aussi toujours d'appliquer le concept de maintenance. Pour l'heure, la centrale est rentable, affirme le porte-parole des FMB.
Jouer avec le feu
Greenpeace ne partage pas cet avis. "La rentabilité de la centrale de Mühleberg se trouve sur le fil du rasoir", écrit l'organisation écologiste dans un communiqué.
En reportant la décision sur les investissements, les FMB "jouent dangereusement avec le feu". D'une part, ils reconnaissent que la sécurité doit être améliorée, d'autre part, il reportent "une fois de plus" les investissements concernant la sécurité, critique Greenpeace, qui demande que la centrale soit débranchée.