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Santé: Le projet de nouveaux tarifs médicaux (Tarmed) suscite une opposition quasi-unanime

Les tarifs médicaux en Suisse doivent être révisés. La proposition du Conseil fédéral ne satisfait pas les médecins, les hôpitaux et les assureurs maladies, qui n'arrivent pas à se mettre d'accord.

20 juin 2017, 14:37
Tous les acteurs concernés s'accordent sur un constat: la tarification utilisée depuis 2004 est dépassée. Mais comme les médecins, les hôpitaux et les assureurs maladie n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente pour une révision, le Conseil fédéral a été forcé d'agir et a concocté ses propres recettes.

Le projet de nouveaux tarifs médicaux (Tarmed) proposé par le ministre de la santé Alain Berset suscite une levée de boucliers. Médecins, hôpitaux et assureurs maladie rejettent à la quasi-unanimité un modèle qui prévoit des économies de 700 millions de francs par an.

Tous les acteurs concernés s'accordent sur un constat: la tarification utilisée depuis 2004 est dépassée. Mais comme les médecins, les hôpitaux et les assureurs maladie n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente pour une révision, le Conseil fédéral a été forcé d'agir et a concocté ses propres recettes. Elles sont en consultation jusqu'à mercredi.

Ces propositions, qui devraient s'appliquer dès l'année prochaine, sont une solution transitoire, en attendant que les protagonistes s'entendent sur une révision. Le Conseil fédéral veut corriger à la baisse la rémunération de plusieurs prestations.

 

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Sur les 700 millions d'économies prévus - soit environ 1% des coûts annuels de la santé, qui dépassent les 70 milliards -, 400 millions sont liés à une réévaluation des tarifs et 300 millions à la lutte contre les "fausses incitations". La médecine généraliste devrait être moins frappée (moins 1 à 2%) que des domaines comme la radiologie (-13%) ou la gastro-entérologie (-17%).

Refus en bloc des médecins

La Fédération des médecins suisses (FMH) rejette résolument cette "attaque sur l'autonomie des tarifs" et va présenter sa propre proposition en 2018. "Cette réduction drastique et unilatérale des tarifs de la médecine ambulatoire générera un transfert des prestations vers le secteur hospitalier avec, pour conséquence, une hausse des coûts", a dénoncé la FMH devant les médias à Berne.

Ces craintes sont partagées par l'association Médecins de famille et de l'enfance Suisse. Des associations cantonales de médecins sont aussi montées au créneau, par exemple à Genève et en Valais. Certains actes ambulatoires ne seront plus rémunérés à la hauteur des coûts qu'ils génèrent, avertit l'Association des médecins du canton de Genève (AMG).

 

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Les médecins favoriseront alors les hospitalisations, dont les factures sont payées en partie par l'Etat, contrairement à l'ambulatoire, qui est totalement à la charge des assureurs. La limitation des consultations à 20 minutes est aussi problématique, aux yeux de l'AMG.

En Valais, le canton pâtit déjà d'une valeur de point tarifaire basse (0.82). Si l'on y ajoute les tarifs prévus, "l'atteinte sera encore plus dramatique et disproportionnée", estime la Société médicale du Valais, qui dénonce "une menace sérieuse pour la relève médicale".

Spécialistes aussi inquiets

La Fédération suisse des médecins psychiatres-psychothérapeutes (FMPP) et la Fédération suisse des psychologues (FSP) mettent aussi en garde: les mesures proposées entraîneront un rationnement des prestations, notamment dans le travail avec l'entourage du patient.

Les gynécologues et l'Alliance des hôpitaux pédiatriques craignent aussi d'avoir moins de temps pour prendre en charge les patients. Pour l'association Alzheimer Suisse, les limitations prévues "mettent en péril la qualité future des soins et l'encadrement fournis aux personnes atteintes de démence".

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