De sa canne, Paul éparpille les pétales de cerisier tombés sur l’étang. Les têtards grouillent parmi les amas d’œufs blanchâtres et visqueux. Les dernières lueurs du jour donnent à la brume un air de tulle sur le jardin. Péniblement, Paul s’agenouille. Il trempe sa main jusqu’au poignet, la passe sur son front, la replonge, fait glisser ses doigts comme un peigne le long des algues et des racines.
– Monsieur Paul! Mais que faites-vous?
Paul se retourne. Un jeune homme trotte vers lui depuis la résidence, le souffle court. «Le nouveau», pense Paul avec irritation, avisant le bouquet de roses fanées qu’il a dans la main gauche, cadeau de sa nièce Olga, et de l’autre, les draps de son lit, qu’il reconnaît aux broderies de Sylvie, et dont la blancheur éclate comparée au teint miel du garçon.
– Je vous ai cherché partout! Que se passe-t-il?
Il jette le bouquet...