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Résidences secondaires: pour une transformation des hôtels

La Fédération suisse du tourisme et hotelleriesuisse ont présenté ce mardi à Berne leurs demandes. Selon elles, les hôtels non rentables doivent pouvoir être transformés en appartements de vacances également dans les communes où la part des résidences secondaires dépasse 20%.

12 juin 2012, 17:02
Des maisons, residences secondaires, chalet de vacances sont photographies ce mercredi 11 avril 2012 dans le Val de Bagnes a Verbier. Le peuple suisse a accepte le 11 mars 2012, l'initiative populaire de l'ecologiste Franz Weber "Pour en finir avec les constructions envahissantes de residences secondaires". (KEYSTONE/Laurent Gillieron)

Les hôtels non rentables doivent pouvoir être  transformés en appartements de vacances également dans les communes  où la part des résidences secondaires dépasse 20%. Les milieux  touristiques exigent de modifier en ce sens le projet d'ordonnance  pour l'application de l'initiative Weber.

La Fédération suisse du tourisme et hotelleriesuisse ont présenté  mardi à Berne devant la presse leurs demandes. En l'état, elles  estiment que les hôtels sont discriminés par rapport aux résidences  principales.
Le projet d'ordonnance autorise certes les changements  d'affectation, mais il ne parle que de «résidences existantes». Les  milieux touristiques exigent par conséquent de remplacer la formule  par «appartements et formes d'hébergement structurées».

Eviter les "ruines à l'abandon"

Autoriser le changement d'affectation des hôtels écarterait le  danger de voir d'anciens lieux de villégiature se transformer en  «ruines à l'abandon», selon le directeur d'hotelleriesuisse  Christoph Juen. «Ce qui n'était pas le but de l'initiative de Franz  Weber».

Il n'y a en outre pas à craindre que cela fasse disparaître des  lits chauds au profit de lits froids. «Un hôtel rentable et bien  dirigé n'a aucune raison d'affecter ses bâtiments à un autre usage»,  souligne Christophe Juen.

Financement en jeu

Le changement d'affectation devrait également rester ouvert pour  les hôtels construits après la votation du 11 mars 2012, ce que ne  prévoit pas le projet d'ordonnance. Il y va du financement des  projets hôteliers, martèle M. Juen.

Si les investisseurs savent dès le départ qu'il sera impossible  de transformer un hôtel en appartements, «ils rechigneront à prendre  sur eux les risques considérables d'un investissement hôtelier.» En  outre, de nombreux projets hôteliers n'ont pu être réalisés par le  passé que grâce à la vente d'appartements de vacances. Ce  «financement croisé» doit rester possible, plaide M. Juen.

Définir les plans de zone

Afin d'éviter les abus et la spéculation, hotelleriesuisse  propose que seuls les hôtels exploités en tant que tels pendant une  certaine durée puissent être transformés en résidences secondaires,  dans le cadre d'un plan de zone défini.

Crainte de discrimination

Par ailleurs, le président de la Fédération suisse du tourisme  Dominique de Buman déplore le flou juridique qui règne toujours sur  la période s'étalant entre l'acceptation de l'initiative en mars  dernier et la fin 2012. «On ne sait pas comment vont être traitées  les demandes d'autorisation de construire.»

Le conseiller national (PDC/FR) critique aussi le fait que la  construction de résidences secondaires dans des communes où la  limite de 20% est atteinte soit uniquement réservée à la population  locale lors de la construction d'une nouvelle résidence principale.

Il faudrait vérifier s'il ne s'agit pas là d'une «discrimination  inadmissible». Et M. de Buman de citer des chiffres de la FST selon  lesquels sur 22'500 appartements mis en location actuellement, la  moitié le sont par des personnes qui n'habitent pas sur place.

Hotelleriesuisse et la FST rendent leur position publique une  semaine avant la procédure d'audition relative à l'ordonnance. Celle- ci doit être menée sous forme de Conférence le 18 juin, avec la  participation des cantons, des partis représentés au Parlement et  des organisations intéressées. Le Conseil fédéral souhaite pouvoir  mettre en place une réglementation après les vacances d'été.

 

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