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Référendum contre l'ouverture 24h sur 24 des shops des stations-service

Une alliance de syndicats, de la gauche et de communautés religieuses a lancé la récolte de signature contre la révision de la loi sur le travail. Les opposants voient d'un très mauvais oeil l'introduction de l'ouverture 24/24 des shops des stations-service.

08 janv. 2013, 12:11
L'ouverture des shops des stations-service 24h/24 est dans le viseur des opposants.

Die BP-Tankstelle in Oftringen im Kanton Aargau, aufgenommen am 4. November 2010. (KEYSTONE/Gaetan Bally)

L'Alliance pour le dimanche, qui réunit notamment syndicats, gauche et communautés religieuses, a lancé la récolte des signatures pour le référendum contre la révision de la loi sur le travail. En cause, la volonté du Parlement d'introduire l'ouverture 24h/24 des shops des stations-service.

Ce projet détériore et édulcore la loi sur le travail et représente une brèche menaçant l'ensemble du commerce de détail. En outre, il sape des libertés sociales importantes, estiment les référendaires, qui ont jusqu'au 7 avril pour récolter les 50'000 signatures nécessaires.

Cette révision aurait des retombées allant "bien au-delà des shops des stations-service", redoute Vania Alleva. La coprésidente du syndicat Unia et vice-présidente de l'Union syndicale suisse (USS) s'est exprimée lors d'une conférence de presse mardi à Berne.

"Cela aboutirait inéluctablement à la généralisation de la journée de travail de 24 heures, dans le commerce de détail et dans d'autres branches", estime Mme Alleva. Bref, cela mettrait "sens dessus dessous" la branche du commerce de détail.

Une série d'interventions parlementaires sont déjà programmées, rappelle-t-elle. Pour elle, elles font partie d'une stratégie aux conséquences désastreuses pour le personnel de vente qui pâtit déjà de salaires bas, d'horaires de travail morcelés et du travail sur appel.

Une exception

"Le travail de nuit doit rester une exception", a affirmé le président du syndicat Syna, Kurt Regotz. Et de demander si le personnel doit renoncer au repos nocturne pour un besoin créé par les employeurs "dont l'intérêt économique n'est même pas prouvé".

A son avis, l'élargissement du travail à la nuit engendrera des problèmes là où il n'y en avait pas et ne créera pas de nouveaux emplois. Et de rappeler que les projets de libéralisation des horaires des magasins ont été rejetés l'an passé par les habitants des villes de Lucerne, Zurich et Bâle.

Aucun besoin

Pour la conseillère aux Etats vaudoise Géraldine Savary (PS), "faire ses courses 24h sur 24 ne répond à aucun besoin et n'a rien d'un droit humain fondamental." Le projet piétine les acquis sociaux des employés, a-t-elle dit, avant de préciser que la présidence du PS appuie ce référendum, un soutien qui sera discuté dans dix jours par le comité directeur du parti.

Il n'est pas acceptable de sacrifier la protection des travailleurs et de la famille à des considérations économiques, a renchéri Liselotte Fueter, coprésidente de Femmes protestantes en Suisse. Les personnes "qui ne peuvent ou ne veulent planifier leurs achats" ont-elles conscience des répercussions de leur comportement, a-t-elle demandé.

Dimanche férié

L'abbé d'Einsiedeln Martin Werlen a plaidé pour le dimanche férié dont profitent la famille, les amis et la communauté. Cette journée permet aussi de partager la célébration religieuse, a-t-il noté, soulignant aussi que "l'homme n'est pas là pour l'économie".

L'Alliance pour le dimanche réunit une vingtaine d'organisations. Ce sont par exemple le PS, les Verts, les syndicats Unia, Syna, syndicom, Travail.Suisse, l'USS, la Société suisse de médecine du travail, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse, l'Eglise évangélique méthodiste et la commission Justice et Paix de la Conférence des évêques suisses.

Aires d'autoroute

Selon le droit en vigueur, les stations-service ne peuvent pas employer leur personnel pour vendre certains articles entre 01h00 et 05h00 ainsi que le dimanche. Durant ces périodes, elles doivent fermer l'accès à une partie de leur surface de vente alors que des employés sont présents pour le carburant et la cafétéria.

Elaborée sur la base d'une initiative parlementaire de Christian Lüscher (PLR/GE), la libéralisation permettra d'offrir 24h/24 les produits et prestations répondant principalement aux besoins des voyageurs. Ne seraient toutefois concernés que les shops des stations situées sur les aires d'autoroute et le long d'axes de circulation importants fortement fréquentés.

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