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Primes maladie: les ménages suisses y consacrent une trop grande partie de leur revenu

Selon de nouveaux chiffres, les ménages suisses à faible revenu dépensent, en moyenne, une trop grande partie de leur budget pour les primes maladie, si l’on se fie à l’exigence de la Confédération qui voudrait que cette part ne dépasse pas les 8%. Le fardeau des cotisations est particulièrement important dans plusieurs cantons romands.

15 nov. 2018, 10:59
Le fardeau représenté par le coût des primes maladie est très lourd dans certains ménages suisses. (illustration)

En 2019, les primes d’assurance maladie augmenteront moins que les années précédentes, à savoir de 1,2% en moyenne. Cette bonne nouvelle a toutefois été relativisée par le fait que l’OFSP a changé sa méthode de calcul, ce qui rend difficile la comparaison avec les années précédentes. Mais surtout, même si cette hausse est légère, les primes augmentent toujours plus vite que le revenu de la plupart des ménages suisses. Et des dizaines de milliers de personnes n’ont pas pu obtenir de subsides.

Publiés cette semaine par le Basellandschaftliche Zeitung, des chiffres issus d’un monitoring 2017 de l’OFSP montrent que les effets des subsides s’amenuisent et que le coût des primes représente une proportion plus élevée que jamais du budget des ménages suisses à bas revenu. La moyenne de tous les cantons est de 14%, alors qu’elle était de 11% en 2014. Cette moyenne est trop élevée si l’on se fie à l’exigence de la Confédération qui voudrait que cette part ne dépasse pas les 8%. Et la charge est particulièrement importante dans certains cantons.

 

 

C’est dans les cantons du Jura et de Bâle-Campagne que le fardeau des primes maladie est le plus élevé: après déduction des subsides individuels, la partie du revenu disponible du ménage absorbée par les primes est en moyenne de 18% dans ces deux régions. La situation dans les autres cantons n’est pas brillante, notamment en Suisse romande: à Neuchâtel et Genève, la partie du revenu dédiée aux primes est de 17%, en Valais et à Fribourg de 15%, et dans le canton de Vaud elle se monte à 14%. Dans toute la Suisse, seul le canton de Zoug atteint l’objectif voulu par le Conseil fédéral, avec une moyenne de 7%. 

Du changement exigé

Ces chiffres varient aussi en fonction des modèles de ménages, les réductions de primes n’étant pas les mêmes pour des couples mariés sans enfants ou des familles avec quatre enfants, par exemple. Dans certains cantons et pour certains modèles de ménage à bas revenu, le fardeau des primes peut ainsi s’élever jusqu’à 20% du revenu. Ce sont les couples mariés sans enfant qui trinquent le plus.

Dans plusieurs cantons, des interventions ont eu lieu ou sont en cours pour imposer un plafonnement. Depuis le 1er septembre de cette année, les primes maladies des ménages vaudois ne pourront plus dépasser 12% de leur revenu. Cette limite sera abaissée à 10% dès le 1er janvier. Une initiative similaire a été lancée dans le canton de Genève, rejetée par le Conseil d’Etat en septembre dernier. En Valais, un postulat a été déposé au Grand Conseil, en septembre, demandant de suivre l’exemple des Vaudois. Dans le canton de Bâle-Campagne, les électeurs vont prochainement se prononcer sur un tel plafonnement. Enfin, au niveau suisse, le Parti socialiste va lancer une initiative pour limiter la charge des primes de l’assurance obligatoire à un maximum de 10% du revenu disponible des ménages. La récolte des signatures débutera au printemps 2019.

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