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Prévoyance vieillesse: les femmes devront travailler jusqu'à 65 ans

Les femmes devront travailler jusqu'à 65 ans. Après le Conseil des Etats, le National a accepté mercredi par 137 voix contre 57 cette mesure de la réforme de la prévoyance vieillesse. La gauche n'est pas parvenue à infléchir cette décision.

28 sept. 2016, 09:10
Les femmes devront désormais travailler jusqu'à 65 ans.

Les femmes devront travailler jusqu'à 65 ans pour toucher une rente AVS pleine. Et la retraite pourra être prise à la carte, entre 62 et 70 ans. Après le Conseil des Etats, le National l'a décidé mercredi dans le cadre de la réforme de la Prévoyance vieillesse 2020.

Les femmes devront travailler un an de plus, a arrêté le National par 137 voix contre 57. La nouvelle règle s'appliquera dès la troisième année qui suit l'entrée en vigueur de la réforme et permettra d'économiser 1,2 milliard de francs d'ici 2030. "Cela ne doit pas se faire sur le dos des femmes ", a dénoncé la gauche.

Les femmes entre 55 et 63 ans seront particulièrement touchées par cette mesure, soit celles qui "ont arrêté de travailler pour s'occuper des enfants, ont connu le divorce et ne disposent pas d'une rente LPP assez grande pour compenser", a détaillé Yvonne Feri (PS/AG), appelant à un geste de la Chambre du peuple.

Celle-ci y est restée sourde. "Comme les femmes vivent plus longtemps, si on voulait vraiment être égalitaire, elles devraient travailler plus longtemps encore", a rétorqué Sebastian Frehner (UDC/BS).

Pour faire passer la pilule, la commission préparatoire propose un supplément de rente pour la différence injustifiée entre les salaires des hommes et des femmes. Ce point sera abordé en fin de débat.

70 francs pour compenser

Pour compenser cette importante participation des femmes à la réforme, le PDC et la gauche ont exigé le soutien au bonus de 70 francs à toutes les nouvelles rentes AVS adopté par le Conseil des Etats. Le National se penchera sur ce point plus tard. "Les rentes des femmes sont inférieures de 37% à celles des hommes", a précisé Marina Carobbio (PS/TI).

En attendant, les élus ont refusé par 129 voix contre 65 d'accélérer le relèvement de l'âge de la retraite des femmes, comme le demandait l'UDC. La gauche n'est de son côté pas parvenue à convaincre avec la version du Conseil fédéral, qui prévoyait un délai de six ans.

Flexibilisation

La Chambre du peuple a également approuvé le principe d'une retraite à la carte, qui pourra être prise entre 62 et 70 ans. Le National a refusé par 121 voix contre 70 une proposition de Claude Béglé (PDC/VD) qui aurait voulu supprimer cette limitation.

"La flexibilisation de l'âge de la retraite est une vraie amélioration", selon Regine Sauter (PLR/ZH). Les travailleurs qui le voudront pourront travailler plus longtemps, à plein temps ou à temps partiel.

Les travailleurs qui souhaitent s'arrêter avant 65 ans verraient leur rente AVS amputée de 6,37% par année anticipée, contre 6,8% actuellement.

Jusqu'à 65 ans c'est mieux

Par 135 voix contre 60, le National n'a pas voulu faciliter la retraite anticipée pour les personnes usées par un travail pénible physiquement ou psychiquement, comme le demandait la gauche. "C'est une mesure nécessaire et réclamée par les travailleurs", a défendu Bea Heim (PS/SO), menaçant de s'opposer à la réforme.

Par contre, il a accepté par 116 voix contre 79 de permettre aux institutions de prévoyance de proposer un âge minimal de 60 ans. "L'âge de départ réel à la retraite est aujourd'hui avant 65 ans pour les hommes et avant 64 ans pour les femmes. Il faut en tenir compte", a argumenté avec succès le conseiller fédéral Alain Berset.

Les gens qui veulent travailler au-delà de 65 ans recevront un bonus situé entre 5,2 et 31,5%. De plus, ils continueront à cotiser et pourront demander un nouveau calcul de leur rente AVS une fois arrivés à 70 ans.

Réduire progressivement

Par ailleurs, les personnes qui souhaitent réduire progressivement leur taux de travail devraient pouvoir compenser ce recul en percevant entre 20 et 80% de leur rente jusqu'à la retraite, à 70 ans au plus tard. Si elles souhaitent augmenter ou réduire le montant de la rente, elles devraient pouvoir le faire une fois.

Cette flexibilité permettrait aux travailleurs usés physiquement ou psychiquement qui sont en partie à l'assurance invalidité de compléter leur rente avec une partie de leur AVS, pour autant que le montant total ne dépasse pas la rente AVS complète.

Le National a largement refusé une proposition de l'UDC visant à encourager les personnes à travailler au-delà de 65 ans, en leur permettant de ne pas payer leurs cotisations.

Les débats se poursuivent. Les élus vont à présent discuter de la rente des veuves.

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