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Première mondiale aux HUG: greffe de foie entre deux séropositifs

Première mondiale aux HUG qui ont réalisé une greffe de foie entre deux sidéens. Une opération rendue possible par la législation suisse qui autorise les personnes séropositives à donner leurs organes.

25 avr. 2016, 13:50
L'équipe médicale des HUG a disposé d'un minimum de temps pour agir, sans pouvoir se référer à une expérience antérieure ailleurs dans le monde.

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont réalisé une première mondiale: une greffe de foie entre deux personnes atteintes du sida. Six mois après l'opération, le patient receveur se porte bien.

Sans cette greffe, je ne serais peut-être plus là aujourd'hui", a fait savoir le malade, lors d'une conférence de presse lundi à Genève. Le patient a précisé avoir grossi de 10 kilos depuis l'intervention, avoir à nouveau le goût de vivre et s'est montré extrêmement reconnaissant envers la famille du donneur.

Législation unique

Cette première mondiale n'a été possible que grâce à la législation suisse, presque unique, qui autorise depuis 2007 les personnes séropositives à faire dons de leurs organes à destination de receveurs séropositifs. En Afrique du Sud, des transplantations de reins se sont faites dans un cadre très restrictif.

Aux Etats-Unis, également, ce type d'opération est autorisé depuis peu et une greffe de foie a été réalisée voilà trois semaines. "Nous espérons que la Suisse pionnière permettra d'ouvrir les portes", a fait savoir Thierry Berney, médecin-chef du service de transplantation aux HUG.

Car l'enjeu n'est pas seulement médical. Il est aussi sociétal. Il aura un impact sur la communauté de personnes qui vit avec le VIH. Grâce à un réservoir plus important de donneurs d'organes, les listes d'attente devraient aussi diminuer quelque peu. En Suisse, petit pays, l'effet sera minime, avec un ou deux donneurs en plus.

Aux Etats-Unis, en revanche, mener de telles opérations permettrait de réaliser environ 500 transplantations en plus par année, a souligné Alexandra Calmy, médecin responsable de l'unité VIH aux HUG. Il permettrait d'éviter le décès de patients séropositif en attente d'un organe et d'accélérer les choses pour les autres.

Peu de gens au courant

Alors que la loi est en vigueur depuis 2007, la première opération de ce genre n'a eu lieu qu'en 2015 en Suisse. Plusieurs facteurs expliquent que l'intervention ne s'est pas déroulée plus tôt. Il y a d'abord un problème d'information. Peu de gens savent qu'une personne atteinte du sida peut donner ses organes.

Les malades l'ignorent le plus souvent, mais aussi le corps médical n'en est parfois pas conscient, a expliqué Christian Van Delden, responsable de l'unité d'infectiologie de transplantation aux HUG. Le traitement du sida a aussi progressé entre-temps. Les trithérapies sont plus efficaces et adaptées à de nombreux cas.

Dans le cas présenté lundi, le donneur, était, comme le receveur, un malade séropositif de longue date. Il a fait don de ses organes à son décès, survenu après une hémorragie cérébrale. L'équipe médicale des HUG a disposé d'un minimum de temps pour agir, sans pouvoir se référer à une expérience antérieure ailleurs dans le monde.

L'opération pourrait très bien se réaliser avec un donneur vivant. Dans les faits, une intervention de ce type serait même plus simple, car les médecins pourraient se préparer à l'avance. Reste le problème du manque d'organes. En Suisse, plus de 1300 personnes se trouvent actuellement en attente d'un donneur.

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