Ariane Gigon
«Je ne voulais pas devenir membre de l’organisation Etat islamique, je voulais rejoindre mes amis et aider les gens, en conduisant une ambulance par exemple»: comparaissant hier au Tribunal pénal fédéral (TPF) à Bellinzone, un Libano-Suisse de 26 ans, né à Winterthour, a nié avoir soutenu l’organisation terroriste. C’est ce que lui reproche la procureure du Ministère public de la Confédération (MPC) dans un procès que ce dernier qualifie de «pilote», car il s’agirait du premier verdict basé sur la nouvelle loi interdisant Al Qaïda ou l’Etat islamique (EI). Autre première: l’accusé a été arrêté avant de quitter la Suisse. Pour l’avocat commis d’office, l’accusation repose sur «du vent».
L’inculpé a répondu chichement aux questions. Non, il ne voulait pas laisser en plan sa compagne, enceinte de deux mois (et épousée selon la charia) lorsqu’il a acheté un billet d’avion pour Istanbul en avril 2015, mais il voulait...