Avec son air patelin de félin débonnaire, on lui donnerait du Ronron sans confession. Calvi tie de moine, démarche dégingandée, franc sourire de copain, regard pétillant derrière ses lunettes rondes à la Harry Potter, Philippe Geluck, 59 ans, a l'air d'un gentil trublion médiatique. En réalité, le créateur du "Chat" est un redoutable humoriste qui manie l'ironie, l'absurde et l'impertinence comme de la nitroglycérine. La preuve: ce poids lourd de l'édition a vendu pas moins de dix millions d'exemplaires de ses livres en l'espace d'une trentaine d'années. Pourtant, l'homme ne s'en vante pas.
En flamand, son nom signifie "bonheur" , fait-il remarquer en s'installant au comptoir de la cafétéria. Le bonheur, Geluck le distribue à tous ceux qui s'esclaffent en lisant ses albums depuis trente ans. Boulimique de travail, cet ancien jeune pensionnaire du Théâtre national belge passe son temps entre deux Thalys à jouer sa vie à pile ou...