Le libéral-radical argovien voulait placer les réfugiés sur un pied d'égalité avec les ressortissants de pays non européens. Ces derniers doivent être en Suisse depuis 10 ans avant de pouvoir prétendre à un permis d'établissement, alors que, pour les réfugiés, ce délai est de cinq ans.
Au nom de la majorité, Didier Berberat (PS/NE) a critiqué l'objectif de l'auteur de l'initiative qui veut péjorer la situation des réfugiés sous un fallacieux prétexte d'égalité. Le principe d'égalité veut que l'on traite sur un même pied des situations similaires, et différemment celles qui ne le sont pas, a-t-il dit.
Or le cas d'un réfugié n'est pas comparable à celui d'un étranger, ne serait-ce que parce que ce dernier peut rentrer dans son pays quand bon lui semble alors qu'un réfugié ne le peut normalement pas, a précisé M.Berberat.
Il est en outre important qu'un réfugié puisse obtenir rapidement un permis d'établissement qui l'encourage à s'intégrer sur le marché du travail et dans la société, puisqu'il doit se préparer à vivre durablement en Suisse.
Etrangers de l'UE et des pays non-membres ne sont pas non plus traités à égalité en matière de permis d'établissement et personne ne s'en offusque, a noté Didier Berberat qui peine à comprendre ce combat contre les réfugiés.
La Suisse n'accorde pas ce statut à la légère, a déclaré le Neuchâtelois, précisant qu'en 2010 seuls 3650 des près de 20'700 requérants d'asile l'ont obtenu, soit 16,5%. De plus, l'autorisation d'établissement n'est pas accordée automatiquement