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No Billag: après le non à l’initiative, la SSR annonce des économies et des réformes

Suite au non à l'initiative "No Billag", tout le monde s’accorde à dire que des réformes sont nécessaires. La SSR a annoncé dans la foulée un plan d'économies de 100 millions de francs. Des emplois seront touchés

04 mars 2018, 17:21
Et la SSR d'annoncer dans la foulée un plan d'économies de 100 millions de francs, mis en oeuvre dès 2019 et sur cinq ans.

Le débat sur le service public audio-visuel n'est pas clos après "No Billag". Tout le monde s'accorde à dire que des réformes sont nécessaires. La SSR annonce un plan d'économies.

Le rejet de l'initiative "No Billag" est "un signe fort pour le service public, les radios et télévisions régionales privées ainsi que la société suisse", a déclaré Gilles Marchand, directeur de la SSR. Mais "nous prenons acte du débat, des critiques constructives."

Et la SSR d'annoncer dans la foulée un plan d'économies de 100 millions de francs, mis en oeuvre dès 2019 et sur cinq ans. Des emplois seront touchés, a concédé M. Marchand. "Un plan détaillé sera adopté et des informations plus précises délivrées d'ici l'été", selon le président Jean-Michel Cina.

 

 

La SSR se concentrera à l'avenir sur "trois missions prioritaires": fournir une information indépendante et équilibrée dans les quatre langues nationales, proposer des productions culturelles diversifiées - notamment dans le domaine du film et des séries suisses, et adapter son offre numérique aux besoins de la société grâce à une plate-forme multilingue.

Débats à venir

Une volonté de réforme qui sera scrutée de près. Pour les initiants, le débat ne fait que commencer. "Si on exerce à l'avenir une pression politique sur la SSR, elle va devoir se réformer et devenir plus transparente", a réagi Frédéric Jollien, du comité d'initiative. L'UDC, seul grand parti à soutenir l'initiative, assure que le scrutin a ouvert la discussion autour de la SSR.

"Nous étions en avance sur notre temps", a commenté la conseillère nationale Natalie Rickli (UDC/ZH), faisant référence à des revendications exprimées depuis longtemps par son parti comme une cure d'amaigrissement de la SSR, une baisse de la redevance et une exemption pour les entreprises. Désormais, l'UDC est soutenue par des acteurs d'autres bords, selon elle.

Pas de blanc-seing

Le résultat n'est ni un blanc-seing ni une carte blanche en faveur de la SSR, ont d'ailleurs averti les autres partis bourgeois. Il y a des efforts à faire sur le plan de la gestion et de la bonne gouvernance, a dit Dominique de Buman (PDC/FR), président du Conseil national. La redevance doit aussi continuer à baisser, selon le parti démocrate-chrétien.

 

 

Le mandat de service public de la SSR doit être redéfini, afin de laisser plus de marge de manoeuvre aux médias privés, exigent le PLR et les Vert'libéraux. Le PBD aussi demande que les fonds à disposition de la SSR soient réduits.

Une suppression de l'"impôt médiatique" pour les entreprises a également été évoquée à droite. Un point qui réjouirait l'union suisse des arts et métiers (usam). Son président le conseiller national Jean-François Rime (UDC/FR) a encore critiqué dimanche le "vol" de 200 millions de francs aux entreprises.

Rejeter les attaques

A gauche aussi, on ne nie pas le besoin de réformer la SSR. Mais il s'agit de "transformer plutôt que de démanteler", a dit la présidente des Verts Regula Rytz. La redevance ne doit pas être réduite. Le domaine de la publicité présente par contre une marge de manoeuvre: elle devrait être réduite au bénéfice des médias privés, demandent les Verts.

Les Jeunes Verts ont eux proposé une redevance radio-tv proportionnelle au revenu. Un tel changement soulagerait les personnes gagnant peu, selon le parti.

Du côté des médias, les avis sont partagés sans surprise entre éditeurs privés d'un côté et syndicats et associations de journalistes de l'autre. Le rejet massif de l'initiative No Billag confirme l'attachement des citoyens à des médias de qualité, analyse impressum.

Selon la Fédération suisse des journalistes, il faut maintenant "s'attaquer de toute urgence à la situation de la presse écrite et des médias en ligne". "Les attaques et interventions parlementaires déjà lancées visant à réduire considérablement les redevances et à tailler dans les programmes de la SSR doivent être rejetées", prévient de son côté syndicom.

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