Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Meurtre de Cointrin: de lourdes peines requises

Vedict: le tueur à gages et K.,l'ex-épouse qui a commandité le meurtre, écopent de 16 ans de réclusion. Quant à la mère de K. et à l'entremetteur, ils sont condamnés à 11 ans de privation de liberté.

01 juin 2012, 17:24
Les quatre prévenus ont été reconnus coupables d'assassinat ou d'instigation à assassinat avec préméditation et sans circonstance atténuante.

Vendredi, l'ultime journée d'audience dans le "meurtre de Cointrin", a été à l'image des neuf autres: longue et à l'atmosphère étouffante. L'audience a débuté à 8h30 pour s'achever à 22h30. Récit.

22:00: Le verdict tombe après 22h, après une audience qui a débuté à 8h30. Le président du Tribunal criminel de Genève, prononce de lourdes peines contre les quatre accusés, tous reconnus coupables d'assassinat et d'instigation à assassinat. Les juges ont suivi le réquisitoire du Ministère public, tout en dimimuant de quelques années les peines. Le tueur à gages et K., l'ex-épouse qui a commandité l'assassinat, écopent de 16 ans. Sa mère et l'entremetteur écopent de 11 ans.

17:15: Me Beaumont a requis pour son client, l’entremetteur, une peine proche du minimum légal, fixé à 10 ans. Enfin, Me Assaël a demandé clairement que la peine retenue ne dépasse pas les 10 ans, s’opposant à une peine trop haute, jugée d’exclusion. «Est-ce que vous voulez qu’elle passe de la prison au cimetière », a-t-il lancé, estimant que la mère de K, à sa sortie, aurait entre 75 ans et 80 ans.

A l’issue des plaidoiries, seuls l’entremetteur et P. se sont exprimés. L’entremetteur a estimé que sa peine était disproportionnée en regard de sa participation. P. a eu un violent accès de révolte. «La parole de ceux qui ont de l’argent, c’est de l’or, contrairement à celle qui n’en ont pas.» A l’issue de l’audience, mère et fils se sont étreintes, K. était en larmes, effondrée, sa mère la consolant.

Le verdict est annoncé vers 20h30. Finalement il tombe à 22h.

15:49: Dès 14h, place à la plaidoirie de la défense.  Me Spira a ouvert les feux. «Je vous demande une peine d’espoir, 20 ans, c’est une peine d’exclusion», a relevé l’avocat de K. L’avocat a requis une peine inférieure à celle requise par le ministère public.

Me Delaloye, avocat de P., a d’emblée averti qu’il ferait appel, ayant toujours soutenu l’acquittement de son client. Il a regretté qu’aucune distinction n’ait été faite entre la tête, sous entendu K., et le bras armé présumé. «Si vous le condamnez à 20 ans de peine privative, vous le condamnez à mort, à néant, car dans 20 ans il ne sera plus là», a conclu l’avocat, faisant référence à la très mauvaise santé physique et psychique de son client, et demandant de la compassion. 

12h38: La procureure a requis une peine de réclusion de vingt ans pour K., la femme de la victime, et son maintien en détention.

Contre P., le tueur a gages, Anne-Laure Huber a également requis une peine privative de 20 ans et son maintien en détention pour des motifs de sûreté.

Pour l’entremetteur, elle a requis une peine privative de 13 ans.

Enfin, pour N., la mère de K., la procureure a également requis une peine privative de 13 ans.

Avant le réquisitoire de la procureure, le président du Tribunal criminel avait rejeté la requête du Ministère public d’arrêter les deux prévenus encore en liberté, N. et l’entremetteur, estimant qu’il n’y avait pas risque de fuite.

Par contre, ils devront se soumettre à des mesures de substitution, à savoir s’astreindre une fois tous les quinze jours à se rendre à un poste de police proche de leur domicile. L’audience est suspendue jusqu’à 14 heures. Les avocats de la défense prendront à nouveau la parole.

08h30: Vendredi, peu après 8h40, le président du Tribunal criminel de Genève a prononcé un verdict impitoyable à l’encontre des quatre accusés impliqués dans «le meurtre de Cointrin».

Dans la nuit du 25 au 26 novembre 2008, Pierre Silvano a été abattu, dans son sommeil, de deux balles. Les quatre prévenus ont été reconnus coupables d’assassinat ou d’instigation à assassinat avec préméditation et sans circonstance atténuante. Les peines les plus lourdes.

Le Tribunal a retenu que P, le présumé tueur à gages, «avait tué Pierre Silvano et qu’il était coupable d’assassinat.» Il a qualifié son mobile d’odieux car financier. Quant à K., l’épouse de la victime, le Tribunal l’a reconnue coupable d’instigation à assassinat, sans circonstances atténuantes.

Il a estimé qu’elle avait été mue par un mobile financier odieux, même si ce n’était pas là probablement l’unique mobile. La rancune liée à l’échec de la relation, l’horreur et la panique qu’elle aurait ressenties face aux menaces de Pierre Silvano, pourtant pas objectivées, pourraient constituer d’autres mobiles. Son comportement après le décès a également été fustigé par le Tribunal.

Il a pourtant retenu qu’elle n’était pas sur les lieux le soir du crime et que ses traces d’ADN retrouvées sur les lieux étaient «troublantes». Sans certitude absolue, le Tribunal a donc retenu que «tel n’était pas le cas.».

Quant à sa mère, N., le Tribunal l’a retenue coupable d’instigation à assassinat. Elle était présente à des moments clés des transactions et pleinement associée aux démarches visant à le tuer. Le Tribunal a retenu chez la Rolloise «une dimension de haine présente dès le départ à l’encontre de Pierre Silvano.

" L’homicide a été qualifié de «solution de facilité", de «décision légère», en regard du sacrifice humain. Le Tribunal a rejeté les circonstances atténuantes du repentir sincère, plaidées par son avocat. Le Tribunal n’a vu ni réelle empathie, ni esprit de réelle contrition chez elle.

L’entremetteur a lui aussi été reconnu coupable d’instigation à assassinat. Il a joué un rôle actif dans cette affaire. Il a en outre démontré un désintérêt pour la victime et une absence de scrupule en regard du sacrifice humain, pour seule mobile de plaire à N.

La procureure a demandé l’arrestation immédiate des deux prévenus en liberté, en raison d’un risque de fuite concret, notamment lié à la situation financière d’un des deux prévenus. Les deux avocats, de N. et de l’entremetteur, ont rejeté la requête du ministère public.

Plus de détails dans l'édition de lundi.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias