Des milliers de secouristes s'employaient vendredi à nettoyer la boue et les dégâts causés par les pires inondations qui ont frappé les Balkans depuis un siècle. Ils profitaient d'une météo clémente et d'une décrue des rivières. Une partie des quelque 150'000 personnes évacuées retournent progressivement dans leurs foyers.
De nouvelles pluies étaient toutefois annoncées pour la fin de la semaine. "Les précipitations ne devraient pas être très importantes, mais la terre dans ces endroits ne peut plus recevoir une seule goutte d'eau et il y a un grand risque de nouveaux mouvements du sol", a déclaré un météorologue, Ibrahim Hadzismajlovic.
Les inondations ont fait 51 morts et des dizaines de milliers de sinistrés. En Serbie, elles ont touché une quarantaine de municipalités soit 1,6 million de personnes. En Bosnie, un quart des 3,8 millions d'habitants sont concernés et restent privés d'eau potable.
Entreprises touchées
Les dégâts ont touché les infrastructures, notamment routières et énergétiques. Ils représentent un fardeau supplémentaire pour les économies déjà fragiles des pays de la région.
Le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic a évalué les pertes de la Serbie à des centaines de millions d'euros, tout comme la Bosnie. La Croatie parle dans de premières estimations d'environ 70 millions d'euros de pertes.
"L'activité économique va reculer de 30% dans le pays", a déploré Ahmet Egrlic, président de la Chambre de commerce extérieure de Bosnie.
Plan d'action contre les mines
Par ailleurs, des représentants des agences de déminage des trois pays devaient se réunir vendredi à Spacva, en Croatie. Ils devaient élaborer un plan d'action pour gérer le déplacement de nombreux champs de mines par les flots.
Selon des chiffres officiels, rien qu'en Bosnie, depuis la fin de la guerre intercommunautaire de 1992-95, plus de 120'000 mines restent disséminées sur 2% du territoire de ce pays.
Le désespoir des sinistrés: