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Les tiques de plus en plus dangereuses avec le réchauffement climatique

Selon une étude publiée jeudi par l'Université de Neuchâtel, les tiques infectées par la bactérie responsable de la borréliose de Lyme survivent mieux aux périodes chaudes et sèches que celles qui n'en sont pas porteuses.

12 sept. 2013, 12:17
Prudence: les tiques infectées par la maladie de Lyme sont plus résistantes que les autres.

Elles dégoûtent la majorité d’entre nous. Mais elles passionnent certains scientifiques. Elles, ce sont les tiques. Et les dernières nouvelles sont mauvaises pour les promeneurs.

Les tiques contaminées par la bactérie de la borréliose, dite aussi maladie de Lyme, sont plus résistantes que leurs congénères. Ce sont là certains résultats de la thèse de doctorat de Coralie Herrmann effectuée sous la direction de la professeure Lise Gern, au Laboratoire de Parasitologie de l'Université de Neuchâtel.

Résistantes à la sécheresse

Les deux chercheuses ont étudié ces acariens sur la montagne de Chaumont, au-dessus de Neuchâtel. Là, comme ailleurs en Suisse, la tique se poste surtout sur la végétation basse, herbe, buissons et arbustes des zones humides de la forêt, où elle attend patiemment son prochain hôte.

Lors de ses expériences, Coralie Herrmann a placé les acariens dans des enceintes présentant différentes conditions climatiques. La biologiste a alors noté que les tiques infectées survivaient mieux à la sécheresse et restaient dans un endroit plutôt sec, tandis que leurs congénères non infectées se déplaçaient vers une zone humide.

"Nous avons également observé que les tiques infectées possèdent plus de graisse que les tiques non infectées", souligne la chercheuse. Elles sont donc doublement avantagées.

Moins frileuses

En hiver, les porteuses de bactéries ont aussi montré une meilleure résistance que les autres acariens sains. Ces observations suggèrent que les bactéries sont assimilables à un produit dopant pour les tiques qui les renforce dans leur environnement.

A Chaumont, le taux de tiques infectées a augmenté au cours des dix dernières années. Le changement climatique pourrait perpétuer et accentuer cette tendance. Avec le réchauffement, les piqûres de tiques seraient donc encore plus dangereuses et il faudrait compter avec une augmentation des cas de borréliose.

Pas de vaccin

Coralie Herrmann présentera son travail au public le 13 septembre à l’Université de Neuchâtel, institution qui héberge le Centre national de référence pour les maladies transmises par les tiques (CNRT).

En Suisse, on estime que 10'000 personnes contractent chaque année la borréliose.

Le premier symptôme de la maladie est une rougeur locale à l'endroit de la piqûre. Le deuxième stade peut se manifester au bout de quelques semaines, de quelques mois, voire même de quelques années. Les articulations, le système nerveux, la peau et, plus rarement, le cœur peuvent être touchés. L’affection se traite au moyen d'antibiotiques. Si elle n'est pas dépistée ou si le traitement est insuffisant, il peut en résulter des handicaps durables. Il n’existe pas de vaccin.

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