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Les scientifiques suisses encore inquiets pour "Horizon 2020"

Pour les recteurs des universités suisses, les chercheurs suisses doivent pouvoir participer au programme "Horizon 2020" de façon permanente et non pas provisoire comme il a été décidé en septembre dernier.

03 oct. 2014, 07:44
L'EPFL a déposé un projet à la Confédération concernant les sites du futur Parc national d'innovation.

Malgré l'accord provisoire trouvé entre la Suisse et l'Union européenne (UE) concernant la recherche, les recteurs des universités helvétiques ne cachent pas leur inquiétude. Une participation permanente à "Horizon 2020" est indispensable pour les jeunes chercheurs.

"L'épée de Damoclès plane au-dessus de nos têtes," a déclaré jeudi Michael Hengartner, recteur de l'Université de Zurich devant un parterre de scientifiques et journalistes réunis à Berne. Cette solution est un premier pas, mais la Suisse en a besoin d'une permanente, a-t-il souligné.

Le haut niveau de recherche en Suisse ne peut se maintenir sans échanges avec les Etats de l'UE, a pour sa part rappelé Patrick Aebischer, le président de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). "C'est comme si Roger Federer était exclu des tournois de Grand Chelem et qu'il ne pouvait participer qu'aux tournois suisses", a-t-il illustré.

L'Europe est la clé pour le pôle scientifique suisse, a-t-il poursuivi. Grâce à Erasmus, des étudiants de haut niveau ont pu venir en Suisse et des chercheurs de top-niveau ont pu être recrutés grâce à "Horizon 2020". Ceci explique aussi pourquoi les universités helvétiques sont aussi bien placées dans le classement international.

Provisoire

Depuis mi-septembre, les chercheurs suisses peuvent à nouveau participer au programme européen "Horizon 2020". Du moins provisoirement, soit jusqu'à fin 2016, et partiellement, car seuls les meilleurs vont pouvoir prétendre aux bourses mises en jeu par le Conseil européen de la recherche (CER). La suite dépendra de la décision que prendra la Suisse concernant la libre circulation des personnes.

En revanche, l'accord entre l'UE et la Suisse a été obtenu trop tardivement pour les jeunes chercheurs. En raison de l'acceptation le 9 février de l'initiative de l'UDC contre l'immigration de masse, l'UE refuse que la Suisse soit complètement associée à "Horizon 2020".

Besoin de l'UE

Selon Brigitte von Rechenberg, professeure de médecine vétérinaire à l'Université de Zurich, cette votation a apporté un peu de confusion partout. A l'occasion de cette conférence soutenue par l'institut de recherche européen Eurosearch, elle a assuré qu'un réseau international est important pour de jeunes chercheurs et entrepreneurs.

"La recherche, le développement et l'innovation souffrent de l'acceptation de l'initiative sur l'immigration de masse", a-t-elle ajouté. Ce sont surtout les jeunes qui ont été privés de leurs chances, d'après elle.

Membre de la direction de l'Institut de recherche sur les matériaux EMPA, Pierangelo Gröning a fait part de son désarroi. "Seuls, nous ne pouvons mener à bien aucun gros projet sur une longue durée. Nous avons besoin de l'UE".

De l'argent pour une initiative

Milliardaire mécène, l'ex-propriétaire du groupe de technique médicale Synthes Hansjörg Wyss, a renchéri, plaidant pour l'ouverture au lieu de l'isolement. "Ce n'est qu'en nous mesurant à l'étranger que nous pouvons nous améliorer", a déclaré la huitième plus grosse fortune de Suisse.

Le soir même à la radio RTS, le septuagénaire a affirmé être prêt à financer une campagne en faveur d'une initiative qui reviendrait sur la votation du 9 février et confirmerait les accords bilatéraux avec l'UE.

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