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Les réactions après les résultats des votations

Entre satisfaction et déception, les différents camps qui s'affrontaient sur les quatre objets de votation soumis au peuple dimanche réagissent à l'issue des résultats.

18 mai 2014, 19:05
Le ministre de la Défense Ueli Maurer se rend à une conférence de presse à Berne, à l'issue des résultats de la votation du 18 mai, notamment sur le Gripen.

Gripen cloué au sol: Ueli Maurer veut d'abord mener une analyse approfondie

Le "non" à l'achat de 22 avions de combat suédois pour 3,126 milliards de francs est une défaite pour le Conseil fédéral et le Parlement." Pour moi aussi", a reconnu le Zurichois Ueli Maurer. Le conseiller fédéral n'entend pas tirer sa révérence pour autant. Pas question d'annoncer dimanche quelles mesures prendre après le refus du Gripen. Le ministre de la défense Ueli Maurer souhaite d'abord mener une analyse approfondie des résultats.

"Je peux très bien vivre avec" le résultat de dimanche. "Dans ma vie, j'ai vécu plus de défaites que de victoires", a commenté le ministre qui continue d'affirmer que le Département fédéral de la défense est son dicastère préféré. Ueli Maurer est resté très vague sur la tournure que vont prendre les évènements. Il y aura une lacune dans la sécurité aérienne. Il faudra plutôt davantage que moins de moyens. Mais tout est ouvert.

Le Gripen n'est pas définitivement abandonné. Selon le conseiller fédéral, la location de jets suédois n'avait pourtant de sens que liée à l'achat du même avion. Une acquisition d'avions de combat avant le remplacement des FA-18 n'est pas exclue.

Le refus des Gripen marque la "poursuite de la transformation de l'armée en armée bonsaï", a réagi dimanche Denis Froidevaux, président de la Société suisse des officiers (SSO). Selon le brigadier, "elle s'appelle armée mais n'en est pas une", car elle n'est pas équipée pour remplir ses fonctions principales, à savoir combattre, protéger et aider.

"Les opposants à l'armée ne peuvent plus l'attaquer frontalement", a souligné l'officier, faisant référence aux différents scrutins lors desquels le peuple suisse s'est prononcé en faveur de l'armée. Dès lors, "ils l'assèchent petit à petit".

Le groupe Giardino, qui s'engage pour une armée de milice forte, s'est lui aussi dit déçu et très préoccupé à l'issue de la votation. Pour cette association, le résultat constitue un affaiblissement clair de l'armée. Celle-ci n'est plus en mesure de protéger la troisième dimension de la Suisse.

Le vote nuit par ailleurs à l'image de la Suisse. Le Conseil fédéral et le Département fédéral de la défense méritent un carton rouge pour leur communication "chaotique", selon un communiqué du groupe.

Le refus d'acheter les Gripen crée une certaine insécurité, estime l'Union suisse des arts et métiers (USAM). Elle demande l'élaboration rapide d'un concept pour assurer la capacité opérationnelle des Forces aériennes suisses.

"Nous respectons le processus suisse et ne commenterons pas l'issue du référendum", a indiqué Saab. Le groupe suédois d'armement et d'aéronautique a précisé que les contrats récents passés avec des entreprises helvétiques seraient honorés.

Salaire minimum: L'initiative des syndicats rejetée massivement

Johann Schneider-Ammann s'est montré satisfait dimanche après le refus de l'initiative des syndicats demandant l'introduction d'un salaire minimum. "C'est un signal clair en faveur de notre place économique, de notre marché du travail et d'un partenariat social vécu", a jugé le ministre de l'économie devant la presse.

Isabelle Moret, vice-présidente du PLR, interprète le vote de dimanche comme un soutien clair au "modèle qui fait la force et le succès de la Suisse", a-t-elle dit. "Un droit au travail libéral et le partenariat social sortent plébiscités après ce rejet massif du salaire minimum".

Les paysans peuvent souffler. "Nous avons besoin d'une main-d'oeuvre extra-familiale, a rappelé Jacques Bourgeois, le directeur de l'Union suisse des paysans. Les maraîchers, les viticulteurs et les arboriculteurs en sont particulièrement dépendants de cette force de travail. "Ce résultat était vital pour nous", a encore lâché Markus Ritter, président de l'USP.

 

Pédophiles: "J'étais persuadée que la campagne n'allait pas passer", selon Christine Bussat

La satisfaction prévalait dimanche auprès des partisans de l'initiative interdisant définitivement aux pédophiles de travailler avec des enfants acceptée par le peuple suisse à 63,5%.Les opposants s'attendaient à un "oui" et se disent contents d'avoir pu contenir un raz-de-marée émotionnel suscité par le texte.

La fondatrice de Marche Blanche Christine Bussat est très soulagée par le oui du peuple. "J'étais persuadée que la campagne n'allait pas passer", a t-elle expliqué.

Pour la conseillère nationale Natalie Rickli (UDC/ZH) , le peuple a fait preuve de bon sens. Il s'agissait de faire le choix entre les voeux professionnels des pédophiles et la protection des enfants.

Selon le comité pro-initiative, l'interdiction définitive d'exercer pourra compléter sans problème le durcissement de la loi accepté par le Parlement et qui entre en vigueur dès le 1er janvier 2015.

Carlo Sommaruga souligne le caractère haineux de la campagne en Suisse romande et déplore le fait qu'il ait été "pratiquement seul" à se battre contre le texte et le manque d'engagement des partis. Outre-Sarine, la palette des adversaires politiques a été plus large, rappelle-t-il.

Les enseignants espèrent une mise en oeuvre "la plus raisonnable possible" de l'initiative. Georges Pasquier, président du Syndicat des enseignants romands, se dit tout de même content que le "oui" n'atteigne pas les 80% pronostiqués. "Il ne faut pas glisser vers une psychose comme c'est le cas dans certains pays comme les Etats-Unis", a-t-il déclaré. Selon lui, cette "angoisse perpétuelle" dans les milieux enseignants entrave le travail pédagogique plus qu'autre chose.

Enfin, le Conseil suisse des activités de jeunesse estime que l'initiative fait croire à une fausse sécurité: elle n'apportera aucune amélioration dans la protection de l'enfant contre les abus.

 

Médecin de famille: après le plébiscite du peuple, les vainqueurs exigent des actes

Le conseiller fédéral Alain Berset s'est félicité du résultat très net: c'est la première fois de l'histoire qu'un objet est adopté par plus de 2 millions de votants, a dit le conseiller fédéral dimanche devant la presse.

L'Association des médecins de famille ne s'attendait pas non plus à pareil plébiscite. Pour son vice-président François Héritier, il s'agit d'un "résultat incroyable" qui s'explique notamment par le fait que la campagne a été axée sur la pénurie de médecins de famille. L'argument a porté ses fruits.

Membre du comité d'opposants qui a vu le jour peu avant la votation, le conseiller national UDC Toni Bortoluzzi n'est pas du tout surpris. Il ne s'attendait pas à un autre résultat, dans la mesure où aucune campagne sérieuse contre l'article constitutionnel n'avait été menée. Mais il admet qu'il n'y avait rien à faire contre son acceptation. Son ampleur aurait tout au plus été moins nette.

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