Les paysans suisses veulent avoir leur mot à dire sur les négociations internationales

Fâchés contre la nouvelle politique agricole fédérale, les paysans suisses réclament davantage de soutien de la part de Berne. Ils souhaitent par ailleurs pouvoir donner leur avis sur les accords de libre-échange qui les concernent.

27 juil. 2015, 12:40
Les paysans voudraient que les accords de libre-échange concernant l'agriculture soient soumis à référendum facultatif.

Les paysans veulent exercer une plus grande influence sur les négociations internationales menées par le Conseil fédéral. L'Association pour une agriculture productrice réclame notamment que les accords de libre-échange qui touchent l'agriculture soient soumis à un référendum facultatif.

Pour éviter que le niveau de sécurité alimentaire ne continue à baisser, l'importation d'aliments devrait être limitée, a fait valoir lundi devant les médias son président et conseiller national (UDC/BE) Rudolf Joder. Il faut assurer à l'agriculture un volume de production minimal.

Selon lui, l'agriculture se trouve à un tournant et il faut prendre une décision: production ou aménagement paysager, production indigène minimale ou une dépendance toujours plus grande à l'égard des pays étrangers?

Et à ce titre, l'initiative pour la sécurité alimentaire est un outil important, a-t-il poursuivi. Elle permet de définir la politique agricole des années à venir.

Petits exploitants touchés

"Nous n'avons pas uniquement besoin d'une bonne défense nationale, mais aussi d'approvisionnement alimentaire à long terme", a renchéri son vice-président et élu UDC du Grand Conseil bernois Thomas Knutti.

Avec la nouvelle politique agricole, le canton de Berne a perdu quelque 20 millions de francs en paiements directs, a-t-il critiqué. Et les perdants sont de petits exploitants ou ceux pratiquant l'élevage d'animaux.

Le Conseil fédéral n'a pas tenu ses promesses pour 2014-2017: c'est déjà la deuxième fois qu'il tente de faire des économies dans ce secteur, a déploré son collègue de parti, le parlementaire bernois Martin Schlup. L'agriculture est une des rares branches dans laquelle les dépenses de la Confédération n'ont pas augmenté ces dernières années, a-t-il affirmé.