Qu'il semble loin le temps, où enfants, nous courrions sur les routes, dans le sillage vert-de-gris des camions militaires en criant: «Biscuits, chocolat!» Il n'était alors pas rare qu'un soldat à l'âme charitable nous lance un de ces petits paquets gris aux dehors peu engageants. Mais qu'importait le flacon, nous avions l'ivresse. C'étaient là des temps d'abondance. La grande muette ne mégotait pas encore sur la gamelle, ni sur les avions de combat. Le pays était une forteresse imprenable, aux gardes bien nourris.
En 2010, l'odyssée de la milice s'abîme dans les abysses de l'indigence. On l'apprenait hier par voie de presse, le DDPS - pris dans les rets d'une paupérisation galopante - a dû instaurer le «cours de répétition canadien» où les recrues ont pour ordre d'apporter leur propre manger. Les 54 soldats en faction à Hinwil dans le canton de Zurich sont les premiers de leur espèce à...