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Les médias privés veulent redimensionner la SSR

L'association des médias privés Médias Suisses estime que suite au résultat serré de la votation de dimanche sur la LRTV un débat de fond doit être mené sur le service public fourni par la SSR. Cette dernière doit entre autres redimensionner son offre.

16 juin 2015, 13:51
Quasiment tout le monde devra payer la redevance radio-TV à l'avenir. Le Conseil des Etats a toutefois accepté mardi tacitement d'exonérer provisoirement 20'000 ménages sans appareil de réception. La modification de la loi sur la radio et la télévision est ainsi sous toit.

Le vote de dimanche sur la révision de la loi sur la radio et la télévision (LRTV) donne des ailes aux médias privés. Le oui serré est l'occasion de mener un débat de fond sur ce qu'est le service public fourni par la SSR, estiment-ils.

Devant la presse mardi à Berne, l'association des médias privés Médias Suisses a répété que la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) doit se contenter de l'argent de la redevance, qu'elle doit renoncer à la publicité et qu'il faut redimensionner son offre.

Hanspeter Lebrument, président de l'association des éditeurs alémaniques Schweizer Medien, a préféré parler de "réponse directe" du peuple à la SSR plutôt que de "gifle". La SSR, un "géant agressif" selon les termes du secrétaire général de Médias Suisses Daniel Hammer, doit désormais se remettre en question.

Les éditeurs privés restent favorables à une SSR de service public, mais il faut se demander si elle a besoin de portails internet, d'applications ou de jeux, qui font concurrence aux médias privés sur un marché tendu.

Avec 17 stations radio et 7 chaînes de télévision, elle est tout simplement surdimensionnée, constate Médias Suisses. La SSR propose des offres numériques ressemblent aux journaux en ligne des éditeurs et elle étend sans cesse ses activités digitales.

Distorsion sur le marché

Pour l'éditeur argovien Peter Wanner (AZ Medien), la concurrence ne fonctionne actuellement pas sur le marché médiatique. La SSR doit se concentrer sur le service public, à savoir l'information et les prestations d'ordre démocratique telle que la formation de l'opinion. En aucun cas elle ne doit "tout" faire.

Avec la croissance de l'offre en lecture continue ("streaming"), il faut se demander si la SSR doit fournir gratuitement du jazz ou de la musique classique sur des stations spécifiques, illustre Peter Wanner.

Offre pléthorique

L'offre de la SSR explose, a renchéri Pietro Supino, éditeur et président du conseil d'administration de Tamedia. A ses yeux, ce n'est plus du service public. Cette pléthore s'explique non pas par un besoin du public, mais par le développement important des moyens de la SSR.

Celle-ci doit enrichir et compléter le marché médiatique, et ne pas faire concurrence aux privés. Ces revendications s'accommodent d'ailleurs très bien des lois existantes, selon Pietro Supino. Il faut que le Conseil fédéral prenne conscience qu'il a trop ouvert les vannes.

Pour Peter Wanner, il appartiendra au Parlement, dans le cadre du débat à venir sur le service public, de décider si la SSR doit rester la seule à offrir ce service ou si l'on veut davantage de concurrence.

Contactée par l'ats, la SSR prend note des revendications des médias privés, mais ne les commente pas.

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