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Les faux diplômes de Tariq Ramadan, le goût du placenta et l'extradition d'une djihadiste de Neuchâtel, l'actu suisse vue du reste du monde

Les médias internationaux se sont intéressés à la Suisse cette semaine. Au menu du jour, on découvre que l'islamologue genevois Tariq Ramadan aurait menti sur son passé de professeur à l'Université de Fribourg, que les jeunes mères suisses aiment conserver leur placenta ou encore qu'une djihadiste présumée de Neuchâtel risque d'être extradée en Colombie.

06 mars 2018, 18:01
Les médias étrangers révèlent des facettes méconnues de notre pays.

Comme chaque semaine, nous effectuons un tour d’horizon des médias étrangers pour découvrir ce qui a retenu leur attention dans l'actualité de notre pays.

Tariq Ramadan aurait usurpé ses diplômes universitaires

Alors qu'il est mis en examen et incarcéré pour viols, Tariq Ramadan est au coeur de nouvelles révélations. L'islamologue aurait menti sur ses diplômes universitaires. Celui qui se présente depuis longtemps comme professeur de philosophie et d'islamologie à l'Université de Fribourg n'a pourtant jamais occupé ce poste, comme le révèle Le Point.

Le rectorat confirme que Tariq Ramadan n'était ni professeur, ni même assistant à l'université. Ce dernier n'aurait donné bénévolement qu'un exposé sur l'islam à raison d'une heure par semaine. "L'Université de Fribourg n'est pas responsable des titres académiques qui ont été attribués à M. Ramadan après son départ en 2004", précise le rectorat dans l'hebdomadaire français. Mais, même après avoir quitté l'institution, il a continué à se présenter comme professeur.

 

Le vice-président du Parti socialiste fribourgeois Xavier Ganioz s'étonne tout de même que l'Université ait ainsi ouvert ses portes au théologien. "Il est important de savoir pourquoi Ramadan a pu exercer son enseignement sans poste officiel de professorat ou d'assistanat. Le contenu de son enseignement était-il connu de la direction de notre université?".

Lors de l'une de ses premières apparitions télévisuelles en 2003, lors d'un débat avec Nicolas Sarkozy, alors ministre français de l'Intérieur, Tariq Ramadan est présenté comme enseignant "l'islam à Genève et la philosophie à Fribourg". Or, il n'était déjà que "simple" enseignant de français au collège de Saussure à Genève.

Il avait en tout cas effectué une entrée tonitruante dans le paysage audiovisuel en parlant de "moratoire sur la lapidation des femmes" suscitant un tollé dans le public, comme chez les téléspectateurs.

 

Les Suissesses aiment garder leur placenta

Une mode gagnerait du terrain chez les jeunes mères en Suisse. Après l'accouchement, elles seraient de plus en plus nombreuses à vouloir conserver... leur placenta. Le phénomène est rapporté par la journaliste et docteure en anthropologie Agnès Giard pour le compte de l'un des blogs du journal Libération.

Elle a recueilli le témoignage d'une jeune mère qui a accouché à La Grange Rouge, une maison de naissance à Grens (VD) au dessus de Nyon, en janvier dernier.

Suivant un rite celte, la maman en question a ramené le placenta chez elle pour l'enterrer au pied d'un jeune arbre, afin que celui-ci croisse à l'image du bébé. Néanmoins, elle a temporairement placé le placenta au congélateur, car il fait actuellement trop froid pour creuser un trou assez profond. "Pour moi c'est une évidence, raconte la mère. Le placenta, tu trouveras des photos sur internet sans doute, mais ce qu'il représente... c'est flagrant."

 

Si certaines le gardent pour l'enterrer de manière symbolique, d'autres s'en nourissent au sens propre du terme. La journaliste nous apprend ainsi que le laboratoire HomeoSwiss, sis près de Châtel Saint-Denis dans le canton de Fribourg, fabrique des granules homéopathiques à base de son propre placenta.

La procédure est simple, il suffit d'envoyer un morceau d'organe d'environ 1 cm avec quelques gouttes de sang ombilical au laboratoire. Après 4 semaines, celui-ci renverra par courrier l'équivalent de cinq flacons de granules.

Ce remède homéopathique permettrait d'améliorer les qualités nutritives du lait ou soulager des douleurs menstruelles, voire favoriser la cicatrisation de petites blessures. Ces granules peuvent être pris à tout âge, précise encore la journaliste.

Les fleurs plus efficaces que les pesticides

L'usage de pesticides dans l'agriculture est toujours plus décrié. En cause, les dégâts que les produits phytosanitaires peuvent engendrer sur l'environnement, ainsi que sur la santé des travailleurs et des consommateurs. Néanmoins, le recours aux pesticides n'est pas une fatalité. Il existe des alternatives, telles que les fleurs.

Des expérimentations très sérieuses sont actuellement en cours en Suisse dans certains champs de blé, comme le mentionne le National Geographic Italia. Une étude a ainsi montré que cette pratique réduit de 40% le nombre de larves d'un coléoptère friand de cette céréale. Les dommages aux cultures y ont même diminué de 61% par rapport aux autres champs dans lesquels des fleurs n'avaient pas été plantées.

 

Les bandes de fleurs en bordure de champs ont toutefois leurs limites. Le centre des cultures doit encore être traité avec des pesticides. Mais, à l'avenir il sera possible de planter des fleurs en divers points d'un champ, y compris au milieu, car les moissonneuses toujours plus précises seront capables de récolter le blé sans faucher les fleurs.

Le rejet de No Billag gagne la presse mondiale

La votation sur l'initiative No Billag a déchaîné les passions au cours des derniers mois, au point de susciter l'intérêt des médias étrangers. Ceux-ci ont suivi avec attention le rejet à plus de 70% du texte qui visait à supprimer la redevance radio-TV.

Il faut dire que le débat sur le financement des médias de service public touche de nombreux pays, à l'image de l'Allemagne. La Frankfurter Allgemeine a rappelé qu'un sondage récent mené dans le pays montrait que 55% des gens étaient contre le financement des grandes chaînes du service public que sont ARD et ZDF.

Plusieurs titres ont mis en avant l'importance du rejet; Radio Canada a ainsi titré "Victoire pour la Société suisse de radiodiffusion et télévision". Un consensus que met aussi en avant le quotidien italien Corriere della Sera, qui rappelle que la dernière fois qu'un tel plébiscite est sorti des urnes, c'était dans les années 90, lorsque le peuple suisse a voté massivement en faveur du percement du tunnel du Gothard.

Mais, ce plébiscite ne doit pas faire oublier l'âpre campagne qui a précédé. Le journal allemand Der Spiegel mentionne ainsi que la votation a été "le point d'orgue [de la campagne] après de longs mois de débats". A ce sujet, l'émission Quotidien sur la chaîne française TMC a relayé le moment (à 5'03'' dans la vidéo) où le journaliste politique Alain Rebetez a été gagné par l'émotion sur le plateau de la RTS après cette intense journée de votation.

 

Une djihadiste présumée de Neuchâtel bientôt extradée?

Une habitante de Saint-Aubin (NE) radicalisée et arrêtée en novembre 2017 avec son compagnon pour avoir projeté des attentats terroristes sur le sol suisse pourrait être extradée en Colombie. En effet, si elle a grandi à Lausanne avant de s'installer récemment dans le canton de Neuchâtel, la jeune femme est originaire de ce pays d'Amérique du Sud.

Enregistrées par la police qui les a surveillés durant 5 mois, les conversations tenues par la jeune femme de 23 ans avec son compagnon ont été révélées récemment par le journal colombien El Tiempo. Les échanges du couple indiquent clairement qu'il fomentait une ou plusieurs attaques.

On y entend la jeune femme parler entre autres d'"empoisonner les infidèles", "poser une bombe dans une église ou une discothèque" ou encore "assassiner un imam". Elle a confirmé ces propos aux journalistes de l'émission 10vor10 de la télévision alémanique SRF.

 

Devant l'évidence, la djihadiste présumée a reconnu les faits: "Nous avons regardé quels étaient les cibles de l'Etat islamique et nous avons pensé: dans cette discothèque il y a de la drogue, les dimanches des soirées gays (...) Brûlons cette maison (...) Faisons dérailler un train." Mais, pour sa défense, elle souligne qu'elle n'est jamais passée à l'acte: "ce n'étaient que des mots". Elle a d'ailleurs évité des poursuites pour terrorisme et a été libérée le 7 février dernier.

En effet, aucune arme n'a été retrouvée à son domicile, pas plus que des plans concrets d'attentats ou d'objets de propagande islamiste. Pour autant, les autorités suisses ont maintenu la Colombienne en détention, la considérant comme une menace pour le pays. Elles ont engagé une procédure de renvoi, décision dont elle a fait appel.

Si son expulsion était effectivement prononcée ces prochains jours, la jeune femme craint par-dessus tout de devoir laisser la garde de ses deux enfants de 7 mois et 4 ans à leurs grands-parents domiciliés en Suisse.

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