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Le texte de l'UDC contre l'immigration massive combattu par le Conseil fédéral

Le Conseil fédéral et les cantons sont unis contre l'initiative de l'UDC "contre l'immigration massive". Trois ministres et un conseiller d'Etat ont fait part de leurs arguments ce lundi en faveur d'un "non" le 9 février.

25 nov. 2013, 14:39
Pas moins de trois ministres, Didier Burkhalter, Simonetta Sommaruga et Johann Schneider-Ammannet ainsi qu'un conseiller d'Etat ont tenu à détailler leurs arguments en faveur d'un "non" le 9 février, contre l'initiative de l'UDC "contre l'immigration massive".

L'initiative "contre l'immigration massive" met en péril la prospérité de la Suisse. Forts de cet avis, le Conseil fédéral et les cantons sont entrés lundi dans l'arène pour combattre le texte de l'UDC. Pas moins de trois ministres et un conseiller d'Etat ont tenu à détailler leurs arguments en faveur d'un "non" le 9 février.

La présence de trois conseillers fédéraux n'est pas un signe de nervosité à 77 jours du scrutin; le gouvernement a toujours défendu à trois les projets concernant la libre circulation des personnes, a assuré Simonetta Sommaruga devant la presse.

La ministre de la migration était flanquée du ministre de l'économie Johann Schneider-Ammann et du ministre des affaires étrangères Didier Burkhalter, ainsi que du président de la Conférence des gouvernements cantonaux Pascal Broulis.

Alors que la campagne frémit déjà, avec notamment une assemblée extraordinaire de l'UDC en présence d'Ueli Maurer, le Conseil fédéral a attendu le lendemain des votations pour se lancer aussi.

Accords bilatéraux compromis

L'initiative de l'UDC - qui veut réintroduire des plafonds annuels pour tous les étrangers, frontaliers et requérants d'asile y compris - signerait la fin de la libre circulation des personnes, ont martelé tous les orateurs. Au vu de la clause guillotine, elle compromettrait les autres accords bilatéraux avec l'Union européenne.

Pour la Suisse, l'équation peut se résumer en "ouverture ou déclin", a jugé Didier Burkhalter. "Notre pays, numéro un en matière d'innovation et de formation, puise son succès dans l'ouverture maîtrisée vis-à-vis de l'Europe et du monde", d'après lui. La voie bilatérale est celle de la prospérité économique.

Retour au passé

En revanche, l'initiative de l'UDC propose de revenir au passé, à un système en décalage avec les besoins de l'économie. L'alternative proposée - les contingents - n'en est pas une, a affirmé le Neuchâtelois. Elle entraînerait un monstre bureaucratique ainsi qu'une poussée d'immigration clandestine, de travail au noir, de précarisation et, partant, de criminalité.

Dans les années 60 par exemple, le système des contingents a attiré en Suisse bien plus de migrants que la libre circulation des personnes, a ajouté Simonetta Sommaruga. Depuis l'entrée en vigueur de cet accord il y a dix ans, quelque 600'000 étrangers, principalement des jeunes qualifiés, se sont installés en Suisse.

Suisse renforcée avec les migrants

L'économie compte sur ces personnes, puisqu'elle ne parvient pas à couvrir ses besoins en main-d'oeuvre dans le pays, a renchéri Johann Schneider-Ammann. A ses yeux, les migrants ont renforcé la Suisse, qui va bien mieux que dans les années 90 ou au début du millénaire.

Pour preuve, le taux de chômage d'environ 3% est parmi les plus bas d'Europe. Les salaires ont progressé en moyenne de 0,6% par an. La croissance économique renforce les changements structurels et les défis, notamment en matière d'intégration, de logements ou de transports. L'économie, les cantons et les communes sont appelés à assumer leurs responsabilités, jugent les conseillers fédéraux.

Pas de dumping salarial

Pour le reste, les mesures d'accompagnement, constamment renforcées, ont fait leurs preuves; il n'y a pas eu de dumping salarial général, a assuré le ministre de l'économie. Quant à la forte pression que subissent les régions frontalières - Genève et Tessin en tête -, elle requiert des solutions régionales différenciées, d'après lui.

L'initiative imposerait un contingentement des frontaliers, qui sont 260'000 aujourd'hui. Cela constituerait une forte surcharge administrative pour les entreprises et une impossibilité de réagir avec flexibilité aux besoins, selon Mme Sommaruga.

Situation juridique claire

Les conseillers fédéraux n'ont pas voulu entrer en matière sur la polémique concernant la possibilité de maintenir les accords bilatéraux avec l'UE en dépit de l'initiative. La situation juridique, confirmée par le peuple en votation, est claire; sans libre circulation des personnes, les accords bilatéraux tombent à l'eau, a conclu Mme Sommaruga.

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