Combattre "l'extrémisme violent" est l'un des "défis majeurs de notre génération", a déclaré jeudi Didier Burkhalter, invité par les Etats-Unis à Washington afin de s'exprimer dans le cadre du sommet sur le terrorisme. Ce défi est aussi devenu une "priorité" en Suisse.
"Le terrorisme est une attaque contre nos valeurs. La mort d'enfants innocents, de femmes et d'hommes et la somme des souffrances infligées aux civils par des groupes terroristes ne sont justifiées par aucune religion", a poursuivi le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
"Lorsque la Suisse a présidé l'an passé l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) (...), la détermination en vue de définir des réponses communes était palpable", a-t-il observé, indiquant que la prévention de l'extrémisme violent était devenue avec le temps "une priorité" également en Suisse.
"Nous devons prendre des mesures efficaces pour bloquer le financement du terrorisme et renforcer nos lois", a encore dit Didier Burkhalter. "Notre stratégie doit être large", a-t-il plaidé devant ses pairs, précisant que toute action en vue de juguler le terrorisme doit être prise en respect des droits humains".
Un modèle suisse sans ghettos
Dans nos sociétés, "nous devons apporter des perspectives" à ceux - souvent des jeunes - qui se laissent recruter et radicaliser par des groupes terroristes. "La tâche est énorme, elle prendra du temps et de la détermination", a concédé le chef du DFAE. Selon lui, les aider à donner du sens à leur vie et leur offrir des possibilités alternatives de s'épanouir est "la clé" pour éteindre les feux du terrorisme.
A ce titre, la Suisse tente sur son territoire de prévenir la radicalisation, a poursuivi M. Burkhalter. L'effort est mené à plusieurs niveaux, en impliquant notamment des organisations religieuses disposées à s'intégrer dans un environnement socio-économique favorable.