Le détaillant Coop a retiré lundi de son assortiment des lasagnes produites sous sa propre marque afin de procéder à des vérifications, a indiqué mardi à l'ats son porte-parole Urs Meier. Il confirmait un article des quotidiens "Tages-Anzeiger" et "Bund".
Mise en cause dans l'affaire de la viande de cheval, la firme française Comigel figure aussi au nombre des fournisseurs du groupe Coop. Elle se défend toutefois jusqu'ici en se présentant comme l'une des victimes de cette supercherie et pointe du doigt d'autres acteurs de la longue et tortueuse chaîne de production.
La porte-parole de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), Sabina Helfer, affirme de son côté que la Suisse n'est pour l'heure pas affectée par le scandale. "Des cas de fraude isolée sont toutefois toujours possibles", précise-t-elle.
Si des livraisons de viande suspecte étaient apparues sur le marché, les autorités suisses auraient alors rapidement été informées par l'Union européenne (UE), estime l'OFSP dans une prise de position. Le système RASFF (Rapid Alert System of Food and Feed), mis en place par l'UE, est en effet conçu pour émettre une alerte rapide dans toute l'Europe en cas de problème.
Réglementation européenne
Selon l'association alémanique de protection des consommateurs "Konsumentenschutz", les procédures de contrôle des denrées alimentaires sont toutefois devenues tellement complexes que les règles sont faciles à contourner. Pour elle, cette affaire démontre que la Suisse n'est pas une île préservée.
Une grande partie de la réglementation alimentaire en Suisse est en effet alignée sur celle de l'UE, notamment en ce qui concerne les règles de traçabilité. L'association demande donc "un examen approfondi" des produits transformés à base de viande de la part des autorités de contrôle et des fournisseurs.
Selon Bernard Klein, le chimiste cantonal vaudois, de tels contrôles sont actuellement effectués par les laboratoires cantonaux. En effet, une campagne d'analyse a été lancée dans les cantons de Berne, Vaud et Argovie pour répondre aux préoccupations des consommateurs. Les résultats devraient être connus en fin de semaine.
Pas d'affaiblissement de la loi
Au vu de cette affaire, "Konsumentenschutz" ne veut pas entendre parler d'un affaiblissement de la loi sur les denrées alimentaires, qui doit être débattue au Conseil national au printemps prochain. Selon l'association de consommateurs, la commission préparatoire recommande de ne plus rendre obligatoire la mention du pays de production et d'aligner encore davantage la réglementation suisse sur celle de l'UE.
En janvier dernier, la commission avait accepté par 17 voix contre 2 la loi sur les denrées alimentaires, après avoir traité plus de 80 amendements. L'un des points les plus controversés lors de la consultation était la publication des résultats des contrôles effectués par les inspecteurs des denrées alimentaires.