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Le "Nouvelliste" voit en François Hollande le "dépositaire des inquiétudes et du ras-le-bol" des Français

Les Français ont manifesté dans les urnes leur volonté de changement, soulignent lundi plusieurs éditorialistes romands.

23 avr. 2012, 09:45
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Les Français ont manifesté dans les urnes leur volonté de changement, soulignent lundi plusieurs éditorialistes romands. Les chances de Nicolas Sarkozy sont faibles au deuxième tour face à une gauche unie et à un report peu probable des voix de l'électorat de Marine Le Pen.

Le quotidien genevois "Le Temps" voit trois manières par lesquelles les citoyens français ont exprimé leur envie de changement. L'électorat a désavoué Nicolas Sarkozy, il a placé Marine Le Pen "dans une position très forte" et il a accordé à François Hollande "une option réelle sur la victoire au second tour".

Face à la crise, "de nombreux citoyens souhaitent une rupture avec l'ordre établi", renchérit "Le Courrier". Pour le journal de gauche genevois, à la fois Nicolas Sarkozy et François Hollande - qui n'a pas annoncé de mesures de rupture - ont représenté cet ordre établi aux yeux des Français, qui ont donc écouté "les sirènes de la droite ultra-nationaliste".

Choix par défaut

"Le Journal du Jura" relève que l'actuel locataire de l'Elysée a réussi à lasser les Français "à force de multiplier les réformes et de s'agiter tous azimuts".

Pour "Le Matin", les citoyens ont voulu "mettre fin au bling-bling de Sarkozy qui les a écoeurés au fur et à mesure que leur pouvoir d'achat s'amenuisait". Mais à la place, "ils se retrouveront avec un mou à la tête de l'Etat. Est-ce vraiment mieux", se demande l'éditorialiste.

Même constat dans les colonnes du "Nouvelliste", qui voit en François Hollande le "dépositaire des inquiétudes et du ras-le-bol" des Français. "Pas par adhésion. Mais par élimination de ses contradicteurs".

Toutefois, la victoire de François Hollande au second tour n'est pas encore totalement jouée en raison du score élevé de Marine Le Pen, prévient "Le Temps". L'élection sera plus serrée que ce que prédisent les instituts de sondage, croit savoir le journal. Même si la candidate du Front national (FN) "ne fera aucun cadeau" au président sortant.

En se présentant comme seule force d'opposition à la gauche, elle a de fait disqualifié Nicolas Sarkozy, souligne "Le Journal du Jura".

Equilibrisme

Pour "Le Courrier", le président sortant va tenter un "délicat exercice d'équilibrisme", face à une gauche unie qui a rassemblé 44% des suffrages. Il doit à la fois "séduire les électeurs du Front national sans effaroucher ceux du centriste François Bayrou". Le "risque est élevé de voir le roi du bling-bling" se livrer à une "surenchère de déclarations sécuritaires, identitaire, voire franchement xénophobes".

"L'Express" penche aussi pour cette option. Le discours du président-candidat va "reprendre des accents sécuritaires".

Outre-Sarine, le "Tages-Anzeiger" pense également que Nicolas Sarkozy se tournera vers la droite. Il ne lui reste plus d'autre choix que de radicaliser son discours, écrit le journal zurichois.

Pour la "NZZ" au contraire, il va faire ces prochains jours "toute les avances possibles" aux centristes, même si cela pourrait être trop tard.

Marine Le Pen en embuscade

Certains quotidiens estiment qu'outre le PS, l'autre vainqueur du scrutin est le FN. Plusieurs éditorialistes, à l'instar de "24 Heures" et "La Tribune de Genève", relèvent la réussite de l'opération de "dédiabolisation" de Marine Le Pen. Sa cheffe de file espère "ramasser les débris de l'UMP pour construire le grand parti de la droite dure", prédisent les quotidiens vaudois et genevois.

Pour le "Quotidien jurassien", Nicolas Sarkozy aura "davantage de difficulté qu'il y a cinq ans à se faire entendre au centre et à l'extrême droite". Quant aux forces de gauche, désormais unies pour une victoire qu'elles sentent à leur portée, elle sauront résister à la division.

Voie élyséenne

"La Liberté" voit déjà le socialiste à l'Elysée à l'issue du deuxième tour. Malgré la quatrième place de Jean-Luc Mélanchon, le cumul des voix de gauche lui "ouvre un véritable boulevard".

Pour le journal fribourgeois, le scrutin a montré que celui qui fait le moins d'erreurs l'emporte. Le parti socialiste a "fait corps autour de son candidat, alors que l'affaire DSK, puis les primaires de 2011 auraient pu se transformer en boulets fatals". Dans l'autre camp, la campagne de Nicolas Sarkozy "n'est jamais parvenue à occulter les péchés originaux" et le bilan de sa présidence.

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