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Le meurtrier présumé d'Adeline a été arrêté

Fabrice A. a été interpellé dimanche à la frontière germano-polonaise, selon un porte-parole du Ministère public genevois, sur le site de la Tribune de Genève. Le fuyard est soupçonné d'avoir assassiné sa sociothérapeute. Il était en cavale depuis jeudi.

15 sept. 2013, 18:39

Le suspect, un Franco-Suisse de 39 ans, a été interpellé alors qu'il circulait au volant de la voiture blanche dans laquelle il roulait jeudi déjà, jour de l'assassinat de sa thérapeute, selon le Ministère public genevois. L'opération a été menée par la police polonaise alertée par un mandat d'arrêt international.

Des informations recueillies par la brigade criminelle de la police judiciaire ont permis l'interpellation de Fabrice A. à Kolbaskowo, localité polonaise près de la frontière allemande, à quelque 150 km au nord-ouest de Berlin, ont précisé les autorités judiciaires et policières allemandes. Celles-ci ajoutent que l'arme présumée du crime a été retrouvée dans la voiture du suspect.

Une demande d'extradition sera adressée dans les prochaines heures aux autorités judiciaires polonaises, a annoncé le procureur genevois Olivier Jornot au "19:30" de la RTS. Celui-ci a précisé qu'un mandat d'arrêt international a été lancé dès jeudi, mais qu'il a été étendu à l'assassinat par la suite.

La traque qui avait pris une ampleur européenne avait débuté à Weil am Rhein (D), près de Bâle, où avait été localisé vendredi le téléphone portable de la victime. Un chien policier a flairé la trace du fugitif mais les fouilles menées dans cette région frontalière n'avaient rien donné.

Cette tragique affaire qui fait suite aux meurtres de Lucie et de Marie par des récidivistes force la classe politique à s'interroger sur la pertinence du système d'exécution des peines. De nombreuses voix se font entendre pour durcir le régime des sorties.

Règles strictes

Les délinquants violents ne doivent pas bénéficier de sorties éducatives alors que leur libération est prévue des années plus tard, estime la conseillère d'Etat vaudoise en charge de la sécurité Jacqueline de Quattro dans la "NZZ am Sonntag". "Même si ces sorties se font sous escorte policière."

Selon l'élue libérale-radicale, seuls les prisonniers ayant clairement fait des progrès, et de surcroît considérés unanimement par plusieurs experts indépendants comme n'étant plus dangereux, devraient pouvoir se réhabituer à la liberté vers la fin de leur peine de prison.

Fabrice A. qui purgeait une peine cumulée de 20 ans pour viol aurait pu demander une libération conditionnelle en 2015. Il avait intégré le centre de sociothérapie de "La Pâquerette" pour se préparer à un retour progressif à la liberté. C'est dans cette optique qu'il se rendait jeudi avec Adeline, sa sociothérapeute, dans un centre équestre de Bellevue (GE) quand tout a basculé.

Que des hommes

Mme de Quattro juge partiellement fondées les allégations formulées à l'encontre du système d'application des peines en Suisse romande, qui serait plus souple. "En Suisse alémanique, il est par exemple précisé dans un concordat d'exécution des peines que ce type de délinquants ne peut être accompagné en sortie que par des hommes", a précisé la conseillère d'Etat à l'ats.

La Vaudoise entend présenter ses revendications à la Conférence des directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP). Cette Conférence a la capacité d'adopter des concordats, qui peuvent ensuite être ratifiés par tous les cantons suisses.

Le vice-directeur de la CCDJP, le Zougois Beat Villiger, tire à la même corde que Mme de Quattro dans une interview au "SonntagsBlick". Il préconise aussi que les détenus ne doivent être accompagnés que par des hommes et mise sur un système homogène au niveau national.

Fin des sorties

A Genève, l'encadrement des sorties à "La Pâquerette" avait été renforcé suite à l'évasion d'un délinquant sexuel en 2003. Le procureur général avait notamment imposé une présence policière. Mais ce régime plus strict avait été annulé quelques années plus tard faute de base légale.

La conseillère nationale Natalie Rickli (UDC/ZH) va plus loin, dans "Le Matin Dimanche" et le "SonntagsBlick". Pour la politicienne, après la première récidive, un délinquant sexuel ou violent ne devrait plus bénéficier de sortie jusqu'au terme de sa peine de prison. Elle prépare une motion pour changer le code pénal.

Sur le point de démissionner

La mort d'Adeline, dont le corps a été retrouvé vendredi à Bellevue, a soulevé une vague d'indignation, surtout après les meurtres de Lucie et de Marie. La sociothérapeute âgée de 34 ans était maman d'une petite fille qui a eu huit mois samedi. Cette Genevoise, criminologue et psychologue de formation, travaillait depuis six ans à "La Pâquerette".

"A la naissance de sa fille, elle a commencé à avoir peur. Elle était moins confiante", raconte la mère de la défunte dans "Le Matin Dimanche". Adeline comptait donner sa démission, selon sa maman. Un rassemblement est annoncé en sa mémoire lundi en fin d'après-midi devant l'Hôtel-de-Ville de Genève.

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