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Le "forcené de Bienne" souffre de troubles délirants

Consacrée à l'état mental du retraité surnommé "forcené de Bienne", la deuxième journée du procès a permis de mettre au jour que l'accusé souffre de troubles délirants et non de schizophrénie. Il devrait donc être considéré comme irresponsable.

08 janv. 2013, 15:24
Peter-Hans Kneubühl souffrirait de troubles délirants.

La 2e journée du procès du "forcené" de Bienne a été consacrée à mieux cerner l'état mental du retraité. Selon la psychiatre, Peter Hans Kneubühl ne souffre pas de schizophrénie mais est victime de troubles délirants et doit être considéré comme irresponsable.

Le presque septuagénaire ne parvient pas à sortir de sa logique et est enfermé dans ses certitudes, selon l'expertise présentée mardi par la psychiatre Anneliese Ermer devant le Tribunal régional Jura bernois-Seeland. L'experte a dressé le portrait d'un homme qui s'est peu à peu éloigné dès les années 90 d'une vie "normale".

Selon la psychiatre, le trouble qui touche Peter Hans Kneubühl est caractérisé, selon la classification de l'OMS, par la "survenue d'une idée délirante unique ou d'un ensemble d'idées délirantes apparentées, habituellement persistantes, parfois durant toute la vie". Le retraité n'est toutefois pas victime d'hallucinations.

Mort envisagée

Le 8 septembre 2010, cet homme alors âgé de 67 ans avait pris en compte sa mort pour s'opposer à la vente forcée de sa maison. Il s'était préparé à être abattu par la police, censée vouloir l'éliminer. Pour l'experte, sa résistance armée contre la vente forcée de sa maison était liée à ses problèmes psychiques.

Pour lui, c'était une guerre contre un ennemi, en l'occurence les autorités et la police. Au cours de son audition de la veille, le retraité biennois s'était présenté comme la victime de l'Etat et des machinations de sa soeur qu'il qualifie de "diable". Il a à nouveau déclaré mardi sa haine à l'égard de cette soeur.

Remise à l'ordre

Le sexagénaire refuse en bloc les conclusions de l'expertise. Il a presque perdu son sang froid en écoutant la psychiatre dresser son portrait mardi. Assumant sa défense avec un avocat commis d'office, Peter Hans Kneubühl a plusieurs fois été remis à l'ordre par le président Markus Gross lorsqu'il s'adressait à la psychiatre.

Cet homme à l'intelligence supérieure à la moyenne a tenté avec des questions de discréditer cette experte, voulant notamment savoir si elle avait été influencée. Opposé à suivre une thérapie, cet homme n'a jamais donné l'impression au cours de ces deux premiers jours de procès de douter du bien-fondé de ses actes.

Pronostic défavorable

La psychiatre a établi un pronostic défavorable. Il existe en effet un risque que le sexagénaire reproduise les actes de septembre 2010 s'il devait à nouveau se sentir acculé. Sur la base de l'expertise, le Ministère public recommande au tribunal de déclarer le retraité irresponsable et de le placer dans un établissement fermé.

Le réquisitoire et les plaidoiries auront lieu vendredi. Quant au verdict, il est attendu en fin de semaine prochaine. L'homme qui avait défié durant dix jours la police et les autorités au mois de septembre 2010 saura alors s'il sera interné dans une unité psychiatrique pénitentiaire.

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