La gare de Genève-la Praille est déserte en cette fin de matinée. Les wagons marchandises immobilisés sur les voies sont bien seuls. Aucun bruit. Même pas celui du convoi long de 200 mètres qui entre au ralenti. Comme si la gare retenait son souffle à l’arrivée de deux wagons-citernes de chlore, coincés entre des véhicules remplis de produits alimentaires et d’hydroxyde de sodium. Ils sont là, presque incognito. Une barre horizontale orange tracée sur les citernes d’un blanc défraîchi et le sigle d’une bombe sont les seuls signes extérieurs de danger.
Il est 11h50 quand le convoi en provenance ...