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La Suisse veut lutter contre l'emploi d'enfants soldats

Lors de la conférence de la division Sécurité humaine du Département fédéral des Affaires étrangères Didier Burkhalter a annoncé la volonté de la Suisse de participer davantage dans la prévention et la réinsertion des enfants soldats.

17 oct. 2013, 15:33
Le ministre suisse des Affaires étrangères a rappelé que 250'000 enfants soldats étaient utilisés à travers le monde.

Le ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter a appelé jeudi la Suisse à oeuvrer davantage pour la protection des civils dans les conflits armés, et notamment les jeunes, souvent recrutés comme enfants soldats. Il a en outre loué l'engagement de la Suisse dans le démantèlement des armes chimiques syriennes.

"La guerre détruit les perspectives, avant tout pour les plus jeunes", a déclaré Didier Burkhalter lors de la conférence annuelle de la Division Sécurité humaine du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) à Berne. "Au moins 250'000 enfants servent de gré ou de force dans des forces armées régulières ou groupes armés" dont 40% de filles, a-t-il rappelé aux quelque 700 auditeurs présents.

Le conseiller fédéral a dit souhaiter "que la Suisse soit particulièrement active dans tout ce qui concerne la jeunesse, qui est l'avenir de notre planète". La Suisse "s'engagera davantage à l'avenir dans la prévention et la réinsertion dans les régions concernées" par le recrutement d'enfants soldats, notamment par des groupes armés, a-t-il ajouté, sans donner davantage de précisions.

Multiples défis

Lutter contre le recrutement d'enfants soldats ne constitue que l'un des objectifs à perfectionner sur le terrain. Pour mieux protéger les civils dans les conflits armés, les Etats et la communauté internationale doivent notamment améliorer la sensibilisation des belligérants et la sécurité du personnel humanitaire, a affirmé Claude Wild, chef de la Division Sécurité humaine du DFAE.

Il a à ce propos, comme Didier Burkhalter, fait part de sa préoccupation concernant les trois collaborateurs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) encore otages en Syrie. Peter Maurer, président de l'organisation, a pour sa part confié que cet enlèvement reflétait le "dilemme entre nécessité d'accès aux victimes et risques pour la sûreté du personnel".

Les attaques contre les infrastructures et le personnel de santé ont "des répercussions terribles sur les communautés, qui n'ont plus accès aux soins", a-t-il ajouté. Le CICR doit en outre améliorer la protection des victimes de violences sexuelles et faire mieux respecter le droit international humanitaire (DIH). Invitée à la conférence, l'organisation fête ses 150 ans cette année.

Une Suisse "active"

Didier Burkhalter s'est attardé sur les liens entre la Suisse et le CICR, d'où "cette belle expression qu'est la 'Suisse humanitaire'". Il a rappelé qu'à l'occasion de cet anniversaire, la Confédération lui a offert le financement du recrutement et de la formation de 150 délégués (pour une somme de 18,2 millions de francs sur quatre ans).

"Une initiative helvético-CICR a aussi été lancée pour chercher des moyens concrets de donner des structures institutionnelles au DIH", a souligné le ministre des Affaires étrangères. Celle-ci prévoit que les gouvernements organisent des réunions régulières pour contrôler le respect des Conventions de Genève, seul traité international à ne pas comporter un tel mécanisme de suivi.

Actuellement, la Suisse soutient les activités de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dont "le travail accompli lui vaut largement le Nobel" de la paix, a ajouté Didier Burkhalter. Il a rappelé que la Suisse mettait à disposition de l'organisation les capacités d'analyses du laboratoire de Spiez, "l'un des meilleurs au monde".

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