L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) installera d'ici le printemps 2014 un système de mesures en continu de la radioactivité en aval de la centrale nucléaire de Mühleberg (BE). La décision a été prise avant la révélation par la presse de la présence de césium 137 dans le lac de Bienne.
"Des mesures seront effectuées toutes les heures", a expliqué vendredi à l'ats Daniel Dauwalder, porte-parole à l'OFSP. Un système analogue de récolte de données pourrait aussi être mis en place à Hagneck, avant que l'Aar ne se jette dans le lac de Bienne, a ajouté M. Dauwalder, revenant sur une information des Radios Régionales Romandes. Il n'est pas prévu que ces mesures soient accessibles au public.
Jusqu'à présent il n'existait pas de surveillance en continu de la radioactivité des eaux de rivière. C'est pour combler cette lacune que le Conseil fédéral a approuvé au printemps dernier la demande de l'OFSP de rénover son réseau automatique de mesures de la radioactivité et de l'étendre à la surveillance des eaux de l'Aar.
Des sondes de mesures seront plongées dans la rivière pour mesurer le taux de radioactivité de l'eau en continu. Une alarme sera déclenchée en cas de dépassement d'un seuil. L'information sera alors transmise aux autorités qui pourront prendre des mesures d'urgence.
Pétition du Parti Pirate
La mise en place de ce réseau de mesures automatique est jugée encore insuffisante par le Parti Pirate qui a lancé vendredi une pétition intitulée "Transparence sur la radioactivité dans le lac de Bienne". Il demande au gouvernement bernois, en collaboration avec l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) et les Forces motrices bernoises (FMB), de tout mettre en oeuvre pour assurer une surveillance permanente et publiée en temps réel des eaux de l'Aar en aval de Mühleberg.
"Nous souhaitons un contrôle strict et régulier comme pour l'air et les eaux de pluie", a expliqué Pascal Gloor, vice-président de la formation. Les données sur ces deux éléments sont établies toutes les 10 minutes et accessibles au public, a expliqué Pascal Gloor qui s'interroge sur cette différence. Ce réseau constituerait à ses yeux un système d'alerte. La pétition circulera jusqu'à fin août principalement à Bienne et dans les communes avoisinantes.
La présence de césium 137 dans les sédiments du lac de Bienne révélée par la presse dominicale à la mi-juillet n'a rien d'anormal, selon l'IFSN. On en trouve dans tous les lacs suisses provenant de différentes sources, centrales nucléaires, recherche, médecine et industrie, mais aussi de l'étranger par la voie des airs.