DE BLOEMFONTEIN
Gymnastique avec figures imposées sur Maseru Bridge. Posé à une heure et demie de route de Bloemfontein, le principal poste-frontière qui sépare l'Afrique du Sud du Lesotho contraint ses usagers à se soumettre à un rituel singulier: contrôle, pieds à terre, guichet, tampon d'usage, et rebelote cent mètres plus loin, sous le regard indifférent d'une rangée d'hommes en armes. Il faudra une grosse demi-heure pour passer l'obstacle, plus du double au retour. Les Sotho surnomment pourtant ce couloir glauque coiffé d'un mirador et de deux rangées de barbelés la «porte du paradis». On comprendra vite pourquoi.
Pour ce petit Etat enclavé, l'un des plus pauvres de la planète, cette Afrique du Sud qui pèse à elle seule le cinquième du PIB du continent, c'est l'eldorado. La pauvreté (le taux de chômage frise les 50%), la sécheresse et l'épidémie de sida ont rendu plus de la moitié des habitants...