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La commission de l'économie du Conseil des Etats dit «oui»

Les accords fiscaux passés avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Autriche devraient passer le cap du Conseil des Etats fin mai. La commission de l'économie de la Chambre des cantons propose de les accepter à une nette majorité. Les appels des banques à agir vite ont été entendus.

15 mai 2012, 20:41

Les accords avec Berlin et Londres ont été adoptés par 7 voix  contre 2 et 2 abstentions, a précisé le président de la commission  Konrad Graber (PDC/LU). Celui avec Vienne a passé la rampe par 10  voix sans opposition et une abstention.

Quant à la loi sur l'imposition internationale à la source, qui  doit expliciter l'application de ces traités, elle a été acceptée  par 5 voix et 5 abstentions. La majorité a tenu à y préciser une  interdiction, pour les autorités étrangères, de mener des examens en  Suisse.

Pression des banques

La commission, qui semblait initialement plus réticente, a été  convaincue de la nécessité des accords après avoir auditionné des  représentants des banques, a expliqué M. Graber. Les six banquiers  entendus - qui vont du CEO d'UBS Sergio Ermotti au président des  banquiers privés Nicolas Pictet - ont tous demandé une ratification  rapide.

Ces traités prévoient l'instauration d'une taxe pour régulariser  les fonds placés «au noir» en Suisse ainsi que l'imposition à la  source des futurs rendements des capitaux. Ils devraient entrer en  vigueur en janvier. La partie devrait être facile au Conseil des  Etats, mais il faut s'attendre à des jeux de pouvoir au Conseil  national, selon M. Graber.

La commission de l'économie n'a pas eu à se prononcer sur une  proposition de report de la discussion en attendant de voir la  couleur de la stratégie du Conseil fédéral en matière d'argent  propre, comme le réclame le PS.

Pas de renvoi

Présentés par le Conseil fédéral comme une solution permettant de  maintenir le secret bancaire, tout en évitant l'échange automatique  d'informations réclamé par l'Union européenne, ces accords ont leurs  détracteurs, notamment du côté de l'UDC. Celui passé avec Berlin est  le plus chahuté. Une proposition de renvoi a d'ailleurs été rejetée  par 9 voix contre 2 en commission.

La droite dure menace de recourir au référendum. Dans son  collimateur: la possibilité pour l'autorité allemande de  surveillance des services financiers de procéder à des contrôles en  Suisse ainsi que le manque de garanties solides contre un recours à  des données volées.

Si les Chambres ne tranchent pas en juin déjà, l'entrée en  vigueur en janvier serait fortement compromise. Autre épée de  Damoclès: l'aval allemand au traité passé avec Berlin n'est pas  acquis, l'opposition de gauche, majoritaire à la Chambre des Länder,  pouvant faire capoter l'exercice.

Même concept

Les trois traités reposent sur les mêmes bases. Ils donneront au  contribuable étranger le choix entre une déclaration de ses avoirs  au fisc de son pays ou une imposition anonyme. Dans ce dernier cas,  la taxe est prélevée par les banques suisses en vue d'être reversée  à l'Etat concerné. Celui qui refuse de régulariser ses comptes et  dépôts sera tenu de les fermer.

Les accords, qui devraient engendrer un manque à gagner fiscal de  160 à 225 millions pour la Suisse, se distinguent par les taux  prévus. Celui appliqué à la taxe de régularisation dépendra de la  durée de la relation bancaire ainsi que des montants - initial et  final - placés en Suisse.

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