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L'initiative Weber pourrait coûter entre 6000 et 14000 emplois d'ici à 2015

Deux études révèlent que la mise en oeuvre de l'initiative sur les résidences secondaires pourrait coûter de 6000 à 14'000 emplois dans l'arc alpin d'ici à 2015. La Société suisse des entrepreneurs voit ses craintes se confirmer.

21 févr. 2013, 12:54
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La mise en oeuvre de l'initiative sur les résidences secondaires pourrait coûter de 6000 à 14'000 emplois dans l'arc alpin d'ici à 2015. Mais la demande touristique devrait augmenter à long terme et l'industrie touristique traditionnelle pourrait même faire partie des gagnants.

Ces conclusions émanent de deux études d'impact mandatées par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), soucieux des conséquences de l'initiative de Franz Weber sur le tourisme. Publiés jeudi, les travaux de BAKBASEL et de BHP Hanser und Partner reposent sur plusieurs scénarios et illustrent l'importance que prendra la législation d'application.

Comparée à un refus de l'initiative, une loi calquée sur l'ordonnance adoptée en août dernier par le Conseil fédéral ferait baisser le nombre de personnes actives occupées dans l'Arc Alpin de 8600, soit 0,8% d'ici à 2015. Mais une application stricte de l'initiative excluant toute exception pourrait coûter 14'000 postes.

La situation devrait ensuite s'améliorer, mais quel que soit le scénario d'application retenu, un déficit de 1600 postes devrait demeurer. Immobilier et construction seraient les plus touchés. Ces secteurs employant de nombreux saisonniers souvent venus de l'étranger, le chômage sera toutefois partiellement exporté.

Constructions

Sur les 513'000 résidences secondaires recensées en 2010, 247'000 se trouvaient dans les communes de l'Arc alpin ayant dépassé le quota de 20% fixé par l'initiative. Dans le scénario le plus fidèle à l'ordonnance du Conseil fédéral, l'arrêt des constructions de pied-à-terre dans ces communes signifierait un recul des dépenses de construction de 9,3% en termes nominaux.

Les communes ayant délivré des permis de construire jusqu'à fin 2012, les investissements immobiliers devraient être dopés cette année. Mais ils fléchiraient sensiblement ensuite et devraient rester en retrait d'au moins 1 milliard en 2015. Une fois le redimensionnement intégré, la différence devrait se tasser à 800 millions en 2025.

Nouvelle demande

La demande touristique ne devrait pas être durablement affaiblie, elle devrait même augmenter à long terme (+26 millions en 2025). Sa nature devrait toutefois évoluer avec une désaffection des résidences secondaires particulières en faveur des hôtels et locations de vacances. L'hébergement professionnel devrait ainsi faire partie des gagnants.

Les investissements dans la construction d'hôtels devraient d'abord souffrir de l'initiative, avant de se reprendre. L'hôtellerie de luxe sera la première touchée en raison de la suppression des financement croisé à travers la construction et la vente de résidences secondaires. Mais tout dépendra des conditions cadre retenues.

Pour le SECO, les conséquences de l'initiative devraient ainsi être globalement supportables à terme pour l'économie nationale. Le secrétariat ne veut pas moins s'engager pour que la législation d'application soit favorable au tourisme. Même s'il dispose déjà d'une palette d'instruments efficaces, il examine des mesures d'accompagnement à mettre en oeuvre dès 2016 dans le cadre de la promotion économique.

Craintes confirmées

Selon le Seco, l'impact de l'initiative devrait être supportable pour notre économie, car ce sont surtout les étrangers qui perdront leur emploi. Pour la Société suisse des entrepreneurs, ce commentaire est inacceptable. Les travailleurs concernés en provenance surtout des pays de l'UE - soit du Portugal, de l'Espagne et de l'Italie - habitent pour la plupart depuis de nombreuses années, voire des décennies dans les régions touristiques; leurs enfants y fréquentent les écoles et y suivent ensuite leur formation professionnelle. Si ces collaborateurs perdent leur travail, cela accélérera encore le processus de mutations structurelles dans les villages de montagne et ce processus s'engagera dans une orientation qui n'est pas souhaitable.

Déjà après l'acceptation de l'initiative Weber par le souverain le 11 mars 2012, la Société Suisse des Entrepreneurs avait estimé que le nombre de postes menacé dans la construction serait de 8'000 à 10'000.

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