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IVG: les évêques ne prennent pas position

Les évêques suisses ne se prononcent pas en faveur d'une position claire concernant le financement de l'avortement. Selon eux, L'initiative en cours "Financer l'avortement est une affaire privée", manque sa cible.

06 déc. 2012, 14:07
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 Les évêques suisses n'ont pas pris de position claire sur l'initiative "Financer l'avortement est une affaire privée", estimant l'approche des initiants biaisée. Ils s'opposent par contre à l'initiative sur les paroisses visant une participation des personnes homosexuelles à l'eucharistie.

"La discussion sur la façon de financer l'avortement ne suffit pas en vue d'une décision pour ou contre l'avortement", a déclaré jeudi Mgr Markus Büchel, vice-président de la Conférence des évêques suisses (CES), devant les médias à Berne. Réunie du 3 au 5 décembre au couvent bénédictin de Fischingen (TG) pour sa 298e assemblée ordinaire, celle-ci a entre autres débattu de l'initiative.

Les évêques ont rappelé que l'Eglise catholique s'engage pour la protection de la vie et contre l'avortement. Ils ont affirmé ne pas vouloir passer par "une voie détournée telle que le financement" pour se positionner. Erwin Tanner, secrétaire général de la CES, a précisé qu'il convenait "de renouveler le dialogue dans la société autour de cette question" et de privilégier un débat fondamental.

La CES a souligné qu'il fallait avant tout défendre les droits des femmes enceintes et de leurs enfants. "Le but est de soutenir et de conseiller les femmes en situation difficile tout en prenant parti pour l'enfant, afin que l'avortement ne constitue à terme plus une option pour elles", poursuit Mgr Markus Büchel.

Les évêques ont précisé qu'ils jugeaient néanmoins positif de vouloir combattre la "normalité institutionnalisée" par l'avortement. Ils ont rappelé qu'ils déploraient l'acceptation généralisée de l'interruption de grossesse.

"Pas applicable politiquement"

Le comité d'initiative a indiqué jeudi dans un communiqué qu'il restait sceptique face aux positions de la CES en faveur d'un débat fondamental et de la suppression de l'avortement. "Ce que veulent les évêques n'est malheureusement pas applicable politiquement, alors que l'initiative populaire veut libérer tous les Suisses de l'obligation de financer l'avortement", écrit le conseiller aux Etats Peter Föhn (UDC/SZ).

Le texte contre le remboursement de l'avortement par l'assurance de base est porté par des personnalités issues de l'UDC, du PDC, du PLR, du PEV, de l'UDF et des milieux religieux. Il a été déposé le 4 juillet 2011 à la Chancellerie fédérale muni de quelque 111'000 signatures. Le Conseil fédéral recommande son rejet.

Initiative sur les paroisses

"Une pratique pastorale en contradiction avec la doctrine de l'Eglise et les directives des évêques conduit à une impasse", a déclaré Félix Gmür, évêque de Bâle. Avec ses homologues des diocèses de St-Gall et de Coire, celui-ci s'était déjà positionné contre l'initiative sur les paroisses en septembre. Tous trois ont rencontré les auteurs du texte le 26 novembre dernier.

L'initiative exige que les personnes divorcées ou homosexuelles puissent participer à l'eucharistie, ainsi que la possibilité pour des hommes et femmes laïcs, formés sur le plan théologique, de prononcer des sermons. Selon les initiants, les règlements ecclésiastiques actuels sont dépassés.

"Le texte rassemble des questions ayant trait tantôt à l'Eglise en Suisse ou universelle, tantôt aux individus ou encore aux directives des évêques", souligne Félix Gmür. "Les initiants ont 'émotionnalisé' le débat et tout fourré dans un pot-pourri. Ils discernent mal certaines pratiques et ont souvent des partis pris, ce qui prouve qu'un travail de dialogue est nécessaire."

L'initiative a été lancée en septembre par 90 prêtres et aumôniers de Suisse alémanique, qui demandent des réformes. Elle est inspirée d'un texte similaire lancé en Autriche.

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