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Il vogue pour le groupe PLR: portrait du Neuchâtelois Damien Cottier

Damien Cottier vise la tête du groupe PLR. Candidat prudent, le verdict du groupe latin le 1er février sera le sien.

29 janv. 2022, 00:01
/ Màj. le 29 janv. 2022 à 09:30
Damien Cottier, dans le vignoble neuchâtelois, en 2019, année de son élection au Conseil national.

Il a un air bonhomme avec son léger accent neuchâtelois. Du type bonne ambiance, qui présente bien. Du bon vivant qui aime poster des photos bien cadrées de ses balades dans son Littoral natal sur Instagram. Entre les clichés aux couleurs automnales et printanières, la Coupole fédérale revient aussi comme un motif récurrent sur son compte. Après une décennie dans l’ombre de Didier Burkhalter et deux ans au Conseil national, le PLR a annoncé viser la tête de son groupe politique. Mais attention, pas question de brûler les étapes, il est «candidat à la candidature».

Ce respect du groupe et des conventions qui caractérise cet habitué de la politique fédérale pourrait lui attirer des sympathies face à un Olivier Feller plus nerveux. Le vaudois désigné favori ne s’embarrasse pas de ces politesses. Il a signalé qu’il maintiendrait sa candidature avec ou sans le soutien du groupe latin qui décidera ce 1er février à quel candidat il apportera ses voix le 18 février lorsque les 41 élus fédéraux choisiront leur chef.

Démarrage éclair

A l’empressement, Damien Cottier oppose donc prudence et patience. C’est pourtant sa fougue qui caractérise le jeune politicien en début de carrière. Son aplomb et son opiniâtreté au parlement neuchâtelois – où il siège depuis 1997 – lui valent au départ quelques inimitiés ainsi que le titre de «petit morveux». L’intéressé, qui a pris en un temps éclair la place de chef de groupe, justifie dans les colonnes du quotidien «Le Temps» qu’à cette position «on ne peut pas se permettre de rester en retrait».

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Nous sommes en 2004 l’élu a 29 ans, vient d’obtenir un postgrade en relations internationales. Damien Cottier a déjà une expérience d’assistant parlementaire auprès de la conseillère aux Etats Michèle Berger-Wildhaber, de secrétaire cantonal du parti radical, de responsable de communication à la Chambre immobilière neuchâteloise et il est au Conseil général du Landeron depuis huit ans. Rien ne le prédestine à une telle précocité.

Ses parents, petits commerçants indépendants tenant un kiosque au Landeron, s’intéressent bien à la politique mais sans être engagés. Il souligne en revanche que de grandir autour de ce commerce – aspirant l’immense majorité du temps de ses parents sans garantie de salaire à la fin du mois – forme sa vision du monde: «C’est l’un des moteurs de ma volonté de défendre le petit commerce, la liberté des indépendants et la modération fiscale».

Sa «naissance politique», il la place après le 6 décembre 1992. Le jour où la Suisse dit non à l’adhésion à l’espace économique européen (EEE) marque un tournant pour le jeune homme . Il se politise avec l’organisation d’une manifestation par les gymnasiens neuchâtelois à la suite de ce refus. Parce qu’il n’est engagé dans aucun parti, il est envoyé à la tribune devant le château pour réclamer au nom de la jeunesse un avenir dans les relations entre la Suisse et l’UE. Message contenu dans une résolution adressée au gouvernement cantonal. Peu après, il s’engage au parti radical.

Le travail de l’ombre

Cette question politique l’occupera une bonne partie de sa carrière. Notamment au cours de huit années aux côtés du Conseiller fédéral Didier Burkhalter, voisin de siège lors de ses débuts au Parlement cantonal et qui l’appellera à le rejoindre à Berne en tant que chef de cabinet et collaborateur personnel dès 2010. Quelques temps après son premier échec politique. En effet, en 2007, Damien Cottier tente le Conseil national et se fait passer devant pour 300 voix par Laurent Favre.

Mon regret est que le terrain politique suisse n’ait pas été travaillé plus pro activement.
Damien Cottier

C’est une période de changement rapide au cours de laquelle il quitte Economiesuisse, devient responsable de la communication du PLR suisse, œuvre à la fusion des partis libéral et radical suisses et travaille à la campagne qui fera de Didier Burkhalter le successeur de Pascal Couchepin. Face à la possibilité d’accéder au Parlement (il est alors premier des viennent-ensuite), il choisit le travail de l’ombre. Des années au cours desquelles il œuvre sur «le délicat dossier européen». «Mon regret est que le terrain politique suisse n’ait pas été travaillé plus pro activement», concède-t-il.

A la suite de la démission inattendue du ministre en 2017, c’est alors qu’il est chef de la section affaires humanitaires de la Mission suisse à Genève que Damien Cottier décide de son retour dans le jeu politique fédéral. Le 14 février 2019 – jour de Saint-Valentin et de débat de commission sur le mariage pour tous et toutes – il fait son coming out sur Twitter: «j’aime et partage ma vie depuis 12 ans avec Victor, le soleil de ma vie». Plus de 10 000 vues, le tweet dépasse les 100 J’aime. D’aucuns y perçoivent un lancement de campagne opportuniste. Lui dit avoir «senti la nécessité de jouer un rôle dans la normalisation de l’homosexualité».

Côté romand, on prête volontiers des qualités de chef à Damien Cottier, mais on ne se prononce pas ouvertement avant le délai du 1er février. Outre Sarine, sans préjuger du soutien qu’elle apportera, la conseillère nationale et ancienne présidente du parti suisse, Petra Gössi, voit en lui un élu «persévérant», ayant «acquis une très bonne réputation au sein du PLR», «qui se bat pour ses convictions» et qui «s’est très vite intégré dans le groupe pour devenir une voix forte et perceptible», côté germanophone aussi.

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