Et si c’était aussi ça, la beauté intérieure de l’homme? Cette vue plongeante sur les organes disposés et reliés juste ce qu’il faut pour faire fonctionner cette merveille de la nature qu’est le corps humain. Dans une salle d’opération du Chuv de Lausanne, les deux médecins courbés sur la patiente n’ont pourtant pas la tête à la contemplation anatomique et encore moins à la poésie. Ils préparent le terrain pour une greffe de rein depuis une demi-heure. La concentration est à son comble, car la transplantation est imminente.
«Pouvez-vous amener la glacière et l’ouvrir s’il vous plaît?», demande le Dr Maurice Matter, médecin-chef dans le Service de chirurgie viscérale au Chuv, à une aide-infirmière. L’assistante s’exécute et le chirurgien en sort un sac en plastique stérile contenant un sachet avec une compresse ficelée. A l’intérieur, un rein prêt à l’emploi. Le chirurgien dépose l’organe dans un bain d’eau glacée...