PAULE MANGEAT, écivain
Au moment où vous lisez ces lignes, je ramène ses cendres en Valais, près de sa compagne qu'il a tant aimée, là où il a passé les derniers mois heureux de sa vie. Lui, le Jurassien, aimait le Valais. Ses montagnes, ses vaches, ses vins, ses poètes, ses cafés, ses femmes, ses caractères forts, francs, brutaux aussi, parfois. Il aimait. L'absence de concession et les nuances du ciel. Il aimait. Ce grand voyageur des terres arides retrouvait dans la fraîcheur des pâturages le goût du désert.
Lorsque, le soir, le ciel se faisait lourd jusqu'à effacer les montagnes, il n'était jamais sûr de les retrouver au réveil. Il pensait voir apparaître un paysage lunaire, la pyramide de Khéops ou les plaines désertiques du Sahara, comme si l'Harmattan venait souffler sur le val d'Hérens. Au petit matin, il ouvrait sa fenêtre et s'exclamait comme un enfant: elles sont...